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Des solutions pour sauvegarder le karité et le néré
Publié le mercredi 6 avril 2016  |  Sidwaya




Dans le cadre de la clôture du projet « Threats to priority food tree species in Burkina Faso : drivers of ressource loses and mitigation measures », le Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) en collaboration avec l’Agence autrichienne pour le developpement organise, les 5 et 6 avril 2016 à Ouagadougou, un atelier de restitution des résultats de recherches. Ils ont permis de découvrir que des mouches de fruit que sont le bactocera dorsalis et le ceratitis sont de véritables menaces du karité.

Le karité et le néré sont des arbres alimentaires qui poussent à l’état naturel dans les savanes africaines. Le Burkina Faso est l’un des pays qui bénéficie de leurs retombées économiques. Cependant, ces arbres sont menacés de disparition. A la recherche de solutions, l’Institut national de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) en collaboration avec l’Agence autrichienne pour le développement a mené des recherches à travers le projet « Threats to priority food tree species in Burkina Faso : drivers of ressource loses and mitigation measures ». Les 5 et 6 avril 2016, les résultats sont rendus publics. Selon le coordonateur national du projet, Boukary Ousmane Diallo, de nombreux travaux ont été menés sur ces espèces et ont généré des résultats probants. « Au niveau du karité, on a pu identifier 13 ethno variétés et sur ces 13, il y a des variétés qui sont adaptées pour la production de la pulpe, certaines pour la production du beurre et d’autres qui n’ont pas une importance économique mais jouent un rôle prépondérant en matière d’écologie », a-t-il expliqué. « Pour ce qui concerne le néré, les recherches ont permis de comprendre le système de pollinisation, les pollinisateurs impliqués et comment se font les flux de gènes entre les différentes populations parce qu’une fois fragmentées elles deviennent beaucoup plus vulnérables », a soutenu le coordonnateur national. Pour lui, la menace très répandue sur le karité est l’attaque des mouches de fruit. « Grace à ce projet, on a pu découvrir l’existence des mouches dénommées le bactocera dorsalis et le ceratitis. Elles agissent non seulement sur la qualité de la pulpe et, pire, lorsque ces mouches attaquent à un moment donné, on assiste à des « avortements » précoces des amandes. Ainsi, elles sont mal formées et par conséquent ne peuvent plus donner de bon beurre », a souligné M. Diallo. En plus de ces menaces sur le « cacao du Sahel » et l’arbre à « cube maggi », l’on peut ajouter les changements climatiques, le défrichage, la coupe du bois et les feux de brousse.


Des solutions palliatives


De l’avis de Boukary Diallo « l’objectif à terme est d’arriver à faire la cartographie de ces menaces. C’est-à-dire identifier les menaces dans chaque zone du Burkina Faso ».
En termes de solutions, les chercheurs proposent la pose des pièges avec des appâts alimentaires. Et le coordonateur national d’expliquer qu’il s’agit de suspendre l’appât dans un piège avec de l’insecticide. Ce qui attire les insectes et les tue. Cependant, il a indiqué qu’un piège peut couvrir un hectare mais la technique est coûteuse pour les producteurs. Il est de l’ordre de 400 à 500 000FCFA. Par ailleurs, il existe des pièges avec des appâts locaux composés de bière et de la banane malaxées. M. Diallo a précisé que ces différents tests ont été menés sur le gugubier et il s’agit de voir comment l’appliquer au karité. Pour l’heure, les producteurs peuvent utiliser la technique de ramassage des fruits versés sur le sol ou faire des labours en fin de saison des pluies afin d’exposer les pulpes au soleil. Ce qui diminue fortement l’intensité. Le projet, financé par l’Agence autrichienne pour le développement, a démarré en septembre 2012 et a pris fin en mars 2016.

Fleur BIRBA
fleurbirba@gmail.com
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