La commune de Ouagadougou a procédé au lancement des travaux d’extension du Centre de traitement et de valorisation des déchets (CTVD) le lundi 4 avril 2016 sur le site de Polesgo, à une dizaine de kilomètres de la capitale. Ce centre permettra de débarrasser la capitale de ses ordures ménagères et, partant, d’améliorer le cadre de vie des populations et de préserver l’environnement.
Ouagadougou, 52 000 ha, fait deux fois et demie Paris. Elle compte plus de deux millions d’habitants et génère 300 000 tonnes d’ordures par an, soit 800 tonnes par jour. Plus de 600 tonnes sont enlevées quotidiennement et convoyées à Polesgo, sur le site du Centre de traitement et de valorisation des déchets (CTVD). Cependant, les six cellules d’ordures ménagères de la ville sont pleines à 98 % et devraient l’être entièrement dans 3 à 4 mois.
Le projet d’extension du CTVD vient à point nommé puisqu’il permettra la construction de vingt- deux nouvelles cellules d’enfouissement des ordures, de vingt centres de collecte équipés d’unités de tri dans les quartiers périphériques et la clôture dudit centre. Il est également prévu le reprofilage du réseau d’évacuation d’eaux pluviales, la réhabilitation et la mise aux normes de 35 centres de collecte et l’actualisation du schéma directeur de gestion des déchets de la ville.
En dehors du volet gestion des déchets, ce projet d’extension comporte une partie assainissement pluvial qui consistera en l’aménagement du marigot du Mogh-Naaba en canal sur 4,2 km et de ses affluents Gounghin sud, en l’assainissement des ex-secteurs 16, 19 et 24, en l’actualisation du schéma directeur d’assainissement et de gestion des déchets de la ville…
D’un coût global de 28 milliards FCFA, le sous-projet assainissement des quartiers périphériques, le premier du genre, est financé ainsi qu’il suit : 25 milliards par la Banque africaine de développement (BAD), le gouvernement à hauteur de 2 milliards et la commune à hauteur de 1 milliard. La mise en œuvre du CTVD devait débuter en 2013 mais faute de décaissement, c’est cette année qu’il prend son envol.
Pour la représentante résidente de la BAD, Antoinette Batumubwira, tout sera mis en œuvre pour rattraper le retard : « Nous avons perdu 3 ans pour le démarrage de ce projet mais la BAD est prête à accélérer le processus pour rattraper le retard », a-t-elle indiqué, avant de préciser que lorsqu’on parle d’un projet, « on oublie souvent qu’il est destiné aux populations. Et lorsqu’elles attendent deux à trois ans avant de voir le démarrage, c’est aussi bien la banque, le gouvernement que les populations elles-mêmes qui sont affectées ».
Ses propos sont appuyés par ceux du ministre de la Fonction publique, Clément Sawadogo, représentant son collègue de l’Administration territoriale. « Les difficultés se situaient au niveau des procédures de passation des marchés publics et nous réfléchissons à alléger les processus », a-t-il précisé. A la question de savoir si ce projet ne sera pas un chantier de plus, le ministre répond par la négative : « Dans notre pays, on est habitué à voir le spectacle désolant des chantiers non terminés mais celui-là se terminera obligatoirement et je pense que les entreprises sont conscientes de la sensibilité de ce projet pour qu’il soit terminé selon les délais prescrits.»
Par ailleurs, l’extension du CTVD entraînera une diminution du chômage. Ce sont 2160 emplois temporaires et 1300 emplois fixes qui seront créés au profit des femmes et des jeunes. Pour cela, le chef de Polesgo a souhaité que les femmes et les jeunes de son territoire soient pris en compte dans le recrutement.
Quant au président de la délégation spéciale de Ouagadougou, Maurice Moctar Zongo, il a souhaité que les délais soient respectés.
Ebou Mireille Bayala & Félicité Zongo (stagiaire)