OUAGADOUGOU - Le Burkina Faso, pays à majorité musulmane voisin du Mali, où le nord du pays est aux mains de groupes islamistes armés, a ouvert jeudi un forum national sur la laïcité afin de "consolider la paix sociale", a constaté un journaliste de l`AFP.
"La situation actuelle au Mali inquiète, on ne peut pas avoir la case du
voisin qui brûle et rester tranquille", a déclaré à l`ouverture des travaux le
ministre burkinabè chargé des Réformes politiques et institutionnelles, Arsène
Bognessan Yé.
"Nous voulons ensemble avoir la même compréhension du concept de la laïcité
et voire ensuite quelles sont les bonnes pratiques qui peuvent permettre de
consolider la paix sociale dans notre pays et quelles sont les mauvaises
pratiques qui peuvent mettre en danger la cohésion sociale", a expliqué M. Yé.
Le forum regroupe à Ouagadougou jusqu`à samedi quelque 300 dignitaires
musulmans et chrétiens, ainsi que des représentants des religions
traditionnelles, des membres de la société civile et des responsables
gouvernementaux.
Un porte-parole de la communauté musulmane, Souleymane Ouédraogo, a
expliqué qu`il allait évoquer des "griefs" à l`encontre de l`Etat burkinabè.
Il s`agit notamment de la non prise en compte de la langue arabe, du manque
d`insertion des diplômés en arabe et la parité entre musulmans et chrétiens
dans la représentation des confessions religieuses.
Le représentant de l`Eglise catholique, Mgr Séraphin Rouamba, a quant à lui
salué la "bonne entente" entre les différentes confessions. "Jusqu`à présent
les différentes confessions religieuses marchent d`un même pas mais je n`ai
pas dit que demain ce sera toujours la même chose", a-t-il cependant prévenu.
Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a affirmé que le gouvernement veillera
au respect du principe de la séparation de la liberté religieuse et des actes
de l`Etat.
Le Burkina Faso compte plus de 60% de musulmans qui vivent en harmonie avec
les autres religions, les chrétiens (30%) et les pratiquants des croyances
traditionnelles (10%).