Des organisations de la société civile et des responsables de cellules de gestion des projets financés par la Banque africaine de développement participent à une session d’information sur le mécanisme interne d’inspection de la Banque, les 4 et 5 avril 2016, à Ouagadougou.
Comment sont traitées les doléances et plaintes des populations lésées par les projets de la Banque africaine de développement (BAD)? C’est autour de cette question que des acteurs de la société civile et des gestionnaires de projets financés par l’institution financière africaine, participent, les 4 et 5 avril 2016, à un atelier d’information et de formation. Pour le chargé des opérations de la BAD au Burkina Faso, Georges Bohoussou, la gestion des plaintes des populations s’inscrit dans le cadre de la problématique de la transparence et de la redevabilité, deux notions chères à la Banque. « En tant que banque de développement, il est important pour la BAD de prendre en compte les préjudices des projets d’où la mise en place de l’Unité de vérification de la conformité et de médiation (CRMU) qui pilote le mécanisme indépendant d’inspection», a poursuivi le directeur du CRMU, Sékou Touré. Les participants auront donc l’occasion, deux jours durant, de se familiariser avec le CRMU et le Mécanisme indépendant d’inspection (MII). De façon concrète, il s’agira pour les représentants de la société civile et les gestionnaires de projets de se pencher sur les besoins et les droits des populations qui subissent un préjudice dans le cadre de la réalisation des projets financés par la BAD.
Pour la secrétaire d’Etat chargé de l’Aménagement du territoire, Pauline Zouré, à travers cette session d’information sur le MII, la Banque s’inscrit dans la quête de la transparence.
privilégier la négociation
Selon M. Touré, l’objectif du mécanisme indépendant d’inspection, fonctionnel depuis 2006 est que les problèmes soulevés par les populations soient résolus. Ainsi lorsque le CRMU est saisie, elle diligente une investigation conduite par une équipe de trois experts dont le Burkinabè, Mafing Kondé. « Pour qu’un problème soit instruit au niveau du CRMU sa matérialité et le préjudice subi doivent être prouvés. De plus, le plaignant doit choisir la négociation comme mode de résolution de son problème », a expliqué Sékou Touré. La Banque prévoit également une réparation du préjudice mais ne prévoit pas de récompense pour celui qui a déposé la plainte.
Le directeur du CRMU a souhaité que les organisations de la société soient l’interface des populations en se saisissant de leurs plaintes ou plus simplement en servant de courroie de transmission des plaintes à l’endroit du CRMU. Il a par ailleurs invité les gestionnaires des projets à prendre effectivement en compte les avis des populations lors de l’exécution des projets. « En définitive, la banque vise la prospérité économique, sociale et environnementale de tous les africains et aucun projet ne doit comporter plus de désagréments que d’avantages », a-t-il insisté.
Georges Bohoussou a, à l’occasion de cette session d’information, présenté le portefeuille de la Banque au Burkina Faso, qui s’appuie sur le document stratégie pays (DSP). « Le DSP toujours en cours repose sur deux piliers et a un portefeuille de 13 projets publics et 1 projet privé », a-t-il ajouté. Le portefeuille de la BAD au Burkina Faso est de 300 milliards de FCFA répartis dans tous les secteurs économiques du pays. Le plus gros secteur est celui du transport avec 45% des financements. Il est suivi de l’agriculture 19%, du secteur social, et celui de l’énergie avec 60 milliards FCFA. Le secteur de l’eau et de l’assainissement est aussi pris en compte. M. Bohoussou a, par ailleurs, indiqué que la BAD travaille activement au prochain DSP pour la période 2017- 2021. Il a pour, ce faire, exhorté les OSC à s’impliquer dans l’élaboration de ce document qui servira de guide pour les interventions de la Banque au Burkina au cours de la période concernée.
Nadège YE