OUAGADOUGOU -- Le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré a déclaré, dimanche que son pays ne se sent pas concerné par le déploiement de gendarmes français sur le sol burkinabè, dénonçant ainsi la méthode utilisée par Paris.
"Concernant le déploiement du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) au Burkina Faso, nous avons eu cette information comme vous sur Radio France Internationale (RFI). Nous avons considéré que nous ne nous sentons pas concernés. Le minimum dans cette matière, c'est d'informer les plus hautes autorités du pays et de voir s'il y a la possibilité ou non de le faire", a déclaré M. Kaboré lors d'un point de presse à Bobo-Dioulasso à l'occasion de ses 100 jours de pouvoir.
Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve avait annoncé au lendemain de l'attaque terroriste qui a fait une vingtaine de morts en Côte d'Ivoire, que des éléments du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) seront déployés sous peu à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pour faire face à toute "crise de terrorisme" en Afrique de l'Ouest.
"Toute information que nous apprenons par la radio n'engage que ceux qui font leurs déclarations et ne nous engagent pas, puisque de façon officielle, nous n'avons pas été saisis sur ce déploiement", a expliqué le président burkinabè.
"Et nous avons d'ailleurs, le même jour, dit à l'ambassadeur de France tout notre mécontentement sur cette procédure", a-t-il justifié.
En janvier dernier, Ouagadougou avait été le théâtre d'une attaque djihadiste contre un restaurant et un hôtel qui avait fait 30 morts.
Pour arriver à bout du terrorisme, M. Kaboré a souligné que les pays africains sont engagés "mais nous devons également solliciter l'appui de la communauté internationale".
"Nous l'avons déjà fait avec le Secrétaire général de l'ONU lorsqu'il était à Ouagadougou pour demander que l'ONU appuie les forces de défense et de sécurité des différents pays pour nous permettre d'assurer notre mission de sécurité et de lutte contre le terrorisme qui est un problème mondial aujourd'hui", a-t-il dit.