Le Groupe international de suivi et d’accompagnement de la Transition au Burkina Faso (GISAT-BF) a tenu sa cinquième réunion, le vendredi 1er avril 2016 à Ouagadougou avec une trentaine de pays et d’organisations. Désormais engagé pour le soutien à la consolidation de la démocratie et à la relance économique, il a lancé, à l’occasion, un appel aux participants pour la mobilisation des ressources et des financements.
De la période transitoire à la situation politique normale marquée par l’installation de nouvelles autorités élues, le Groupe international de suivi et d’accompagnement de la Transition au Burkina Faso (GISAT-BF) a fait sa mue pour s’adapter. Trente-quatre pays et organisations ont pris part à sa 5e réunion tenue à Ouagadougou, le 1er avril 2016 et pilotée par l’Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Nations unies. Ils ont arrêté comme appellation, désormais, Groupe international de soutien à la consolidation de la démocratie et à la relance économique au Burkina Faso (GIS-BF). L’engagement aux côtés du gouvernement et du peuple burkinabè qu’ils entendent encore accompagner a été réaffirmé. Un fait remarquable, dans les différentes interventions, a été les hommages rendus au peuple burkinabè dans son ensemble et aux autorités de la Transition, notamment l’ex-Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et le président Michel Kafando dont ils saluent la sagesse et le doigté. Les attaques terroristes du 15 janvier 2016, les questions sécuritaires et autres ont été évoqués avec des félicitations renouvelées au président Roch Marc Christian Kaboré.
Pour le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, l’ambassadeur Smaïl Chergui, tourner la page de la Transition ne signifie pas la fin du soutien au Burkina Faso. « C’est maintenant que le peuple burkinabè et ses dirigeants ont besoin de notre solidarité », a-t-il dit. Une démarche qui va permettre de relever les nombreux défis parmi lesquels : l’amélioration des conditions de vie des populations, l’approfondissement du processus démocratique et le renforcement de l’Etat de droit…A son avis donc, cette rencontre du GISAT-BF veut donner l’occasion aux participants de bénéficier de l’analyse du gouvernement sur la situation du pays. Cela permettra véritablement de trouver les financements et les ressources nécessaires au Burkina Faso pour faire face à la conjoncture socio-économique.
Répondre aux attentes des Burkinabè
Avant de répondre au problème posé, le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, a salué le soutien constant du GISAT-BF malgré les soubresauts et difficultés qui ont marqué l’évolution politique du Burkina depuis l’insurrection populaire. S’agissant de la vision du gouvernement, il a évoqué trois principaux piliers qui sont : la bonne gouvernance, le développement du capital humain et la transformation structurelle de l’économie. Paul Kaba Thiéba a aussi fait cas d’un Plan national de développement économique et social (PNDES) qui permettra d’optimiser la répartition sectorielle des priorités gouvernementales. Par ailleurs, il a suggéré une assistance financière sous forme d’appui budgétaire pour financer le programme économique d’urgence et contribuer à la stabilité sociale, politique et institutionnelle de l’Etat. Comme pour appuyer les propos du chef du gouvernement burkinabè, le représentant du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a relevé les difficultés ressenties depuis la Transition et les changements concrets que les populations attendent. Il a alors souligné qu’« il faudra mener de front les réformes que la population attend pour créer des emplois, moderniser les services publics…renforcer le lien entre la capitale et les régions ». A cela, il a ajouté la réforme de l’armée, très attendue maintenant plus que jamais pour la sécurisation intérieure et extérieure en collaboration avec les pays de la sous-région dans le contexte de menace des réseaux criminels et des groupes terroristes. A ce propos, le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, a rappelé la stratégie et le plan d’actions de lutte contre ce fléau que son institution a mis en place. Des rencontres périodiques des chefs d’état-major des Etats membres sont tenues avec pour motif le partage d’informations et la mutualisation des moyens. Mais au-delà de la CEDEAO, il a parlé d’une coopération avec l’Afrique centrale qui doit être renforcée.
Créé, le 18 novembre 2014, le GISAT-BF a tenu sa première réunion à Ouagadougou, le 13 janvier 2015, au cours de laquelle les bases de l’accompagnement ont été discutées. A la deuxième rencontre, le 30 mars de la même année, le gouvernement burkinabè avait bénéficié, de l’Union européenne, d’une aide d’environ 40 milliards de F CFA comme appui budgétaire et 3,7 milliards pour les élections. La 3e réunion, tenue à Johannesburg en Afrique du Sud, le 12 juin, a noté la stabilisation du pays et un certain nombre d’avancées qui ont été saluées, entre autres. La 4e qui a été consacrée beaucoup plus aux élections qui étaient prévues, le 11 octobre 2015, a été suivie, le lendemain 16 septembre du coup d’Etat qui a entrainé le report du scrutin au 29 novembre.
Tielmè Innocent KAMBIRE