L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) a organisé, le jeudi 27 juin 2013 à Bobo-Dioulasso, une conférence sur la corruption, dans le but de sensibiliser les élèves de l’Ecole nationale des eaux et forêts (ENEF).
A travers la projection du film « On ne mange pas les mercis » de la réalisatrice Carine Sawadogo, les élèves de l’Ecole nationale des eaux et forêts (ENEF) ont été sensibilisés à la corruption. D’une durée d’environ une heure, cette œuvre met à nu les différentes pratiques du phénomène de la corruption au Burkina Faso. Après le film, le secrétaire général de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), Ousmane Jean Pierre Siribié, a livré une communication. Selon lui, les pratiques de la corruption sont multiples et multiformes. Il a cité entre autres, les pots-de-vin, les dessous de table, les rackets et les pratiques frauduleuses. A en croire le secrétaire général de l’ASCE, la fuite des capitaux, le ralentissement des investissements, la diminution des recettes publiques sont quelques conséquences de la corruption. Elle peut aussi provoquer une rupture de confiance entre l’administration publique et les administrés, entre l’Etat et ses partenaires au développement, a précisé M. Siribié. Le phénomène de la corruption se pratique dans tous les secteurs d’activités. Selon les statistiques de 2008, le degré de corruption était de 69,5% au niveau de l’administration publique contre respectivement 49,1% et 45,50% pour le secteur privé et la société civile. La corruption est un mal insidieux et pernicieux dont les effets sont multiples et multiformes, a défini M. Siribié avant de laisser entendre que le Burkina Faso, dans le souci de lutter contre le fléau, a signé plusieurs conventions internationales. Il s’agit de la convention des Nations unies contre la corruption, celle de l’Union africaine et le protocole de la CEDEAO. Pour mieux faire face au phénomène, a affirmé le secrétaire général de l’ASCE, le Burkina Faso s’est doté d’une politique nationale de lutte contre la corruption. L’objectif global recherché par cette politique est l’éradication à terme de la corruption, avec l’atteinte dans un délai intermédiaire de cinq ans du niveau de tolérance zéro. Pour ce faire, a confié M. Siribié, la politique nationale de lutte contre la corruption s’articule autour de trois orientations majeures. De prime abord, la volonté des pouvoirs publics à réduire l’ampleur de la corruption et son impact sur l’économie, le fonctionnement des institutions publiques et le bien-être des populations. Ensuite, elle vise à renforcer la lutte contre la corruption, par une approche inclusive des actions et des acteurs. Enfin, il est prévu de renforcer la bonne gouvernance dans l’animation des mécanismes intégrés de lutte contre la corruption. Au regard de ces orientations, le directeur général de l’Ecole nationale des eaux et forêts, Kimsé Ouédraogo, a salué l’initiative de l’ASCE, parce que les forestiers sont exposés à diverses formes de corruption. M. Ouédraogo a soutenu que ces derniers travaillent avec beaucoup d’acteurs sur le terrain, dont les producteurs. « En parlant de producteurs, on sait ce qui se cache derrière aujourd’hui. Avant, c’était juste des villageois, maintenant le profil a beaucoup évolué. Outre les producteurs, nous avons les orpailleurs dont le secteur d’activité n’était pas un fléau il y a 10 ans. De nos jours, les forestiers sont confrontés à des situations difficiles liées aux nouvelles activités au regard de l’utilisation de certains produits », a expliqué M. Ouédraogo. En effet, a-t-il ajouté, à la vue de ces produits, les forestiers doivent réagir, interpeller, d’où les nombreux risques qu’ils courent. Selon le directeur général de l’ENEF, la meilleure façon de se prévenir, c’est d’être informé des dispositions qui existent au niveau national et aussi connaître la nature et les formes de corruption en cours. L’élève-assistant des Eaux et forêts, Daogo Nikiéma, a salué la tenue de la conférence sur la corruption. De l’avis de M. Nikiéma, à travers le film et la communication du secrétaire général de l’ASCE, la corruption est un fléau qui doit être combattu à tous les niveaux et par tout le monde, car elle constitue un frein au développement du Burkina Faso.