Malgré tous les efforts consentis par le comité d’organisation de la SNC pour assurer de meilleures conditions de séjour aux artistes, beaucoup restent encore à faire. En tout cas, c’est le constat que nous avons pu faire sur certains sites.
Même si dans leur majorité les artistes se disent satisfaits de leurs conditions de séjour, un petit nombre ne manquent pas toujours de griefs contre le comité d’organisation. A cet effet, ils pointent du doigt certains aspects de l’organisation. C’est le cas au Lycée municipal Vinama Tiémounou où il n’y a pas de prise dans les dortoirs attribués à la « Troupe Diguitougou » du Kénédougou, pour recharger les téléphones portables. « Nous sommes sans communication et n’avons aucun contact avec nos proches », se plaint Moctar Diabaté. Plus loin, au Lycée provincial Mollo Sanou, les WC sont sans porte et l’insalubrité ambiante des lieux est frustrante. Les anciens déchets des élèves jonchent toujours le sol, le tout mélangé aux feuilles sèches des arbres et aux sachets plastiques abandonnés dans les couloirs. Même si des douches de fortune en paille ont été dressées à la hâte, il faut attendre la nuit pour s’y laver du fait de leur transparence. « C’est nous-mêmes qui avons lavé quelques wc.
Le reste est sans portes », selon l’assistant culturel du Kadiogo, Salam Ouédraogo. Au Lycée privé Cheick Anta Diop au secteur 22 (Yéguéré), la situation est plus nuancée. « Tout va bien », confie Seydou Sawadogo, le responsable de la troupe « Yafiè » de Bérégadougou, avant de relever qu’ils ne sont pas chez eux. Si Sawadogo se dit satisfait, ce n’est pas le cas de Adjara Sombié. « Nous Sommes 14 personnes, filles et garçons dans la même salle. Ce n’est pas normal », a-t-elle martelé. Pour la vedette de la chanson traditionnelle venue de Banfora, Ibrahim Traoré dit Babanguida, qui est à sa 3eparticipation à la SNC, il y a insuffisance de salles de classe et le petit déjeuner de son avis, « c’est du n’importe quoi ». Du côté de Fatoumata Sawadogo de la troupe « Kokorogo »de la province du Loroum, région du Nord, la déception est grande. « Dans le même dortoir, nous sommes deux femmes parmi 18 hommes », martèle-t-elle. Elle et sa consœur Salamata Tiébli dorment sur des matelas dans une salle de classe suffisamment éclairée certes, mais elles se disent très mal à l’aise et sans intimité parmi les hommes.
Frédéric OUEDRAOGO