Tant que le sexe restera Tabou, tant que la communication intergénérationnelle de mère à fille ne sera pas une réalité dans nos familles, tant qu’on ne songera pas à mettre les garçons au cœur des débats, les grossesses en milieu scolaire auront encore de beaux jours dans nos écoles. Pour les associations actives en éducation et en santé sexuelle et de la reproduction, il faut porter l’information, et faire la sensibilisation. Pourtant, s’il y a une chose qu’on n’apprend à aucun adolescent, c’est de lui dire qu’il a un sexe et qu’il peut s’en servir. Quant au comment, la télévision et internet en font suffisamment. Les jeunes passent d’ailleurs plus de temps avec leurs portables qu’avec les parents. A l’heure où les enfants semblent très éveillés, ont accès à l’information et disposent de structures et de cadres d’encadrement, comment expliquer la recrudescence de ces grossesses ?
A moins d’un phénomène de mode, l’ignorance ne saurait justifier véritablement toutes ces grossesses. Il faut peut-être rechercher la réponse dans la panoplie de messages véhiculés par les organisations de défense des droits de l’enfant et de promotion de la santé de la reproduction. Pendant qu’une mère s’évertue à inculquer l’abstinence totale jusqu’au mariage, d’autres types de messages lui sont adressés, notamment, attendre d’avoir 21 ans, se protéger pendant les relations sexuelles,…. D’autres, par contre, ont choisi d’insister plutôt sur les conséquences, comme si les causes étaient maîtrisées. Aussi, il apparaît important de procéder à une évaluation de ces messages et leurs impacts sur le comportement sexuel des jeunes. Le tout n’est pas de communiquer ; il faut accorder les violons et trouver la meilleure façon de communiquer.