La société des savoirs de géographie a organisé, le jeudi 24 mars 2016, une conférence publique sur l’exploitation minière, au sein de l’Université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo.
Le Burkina Faso, à l’instar de nombreux autres pays africains, connaît un boom minier ces dernières années. Cette flambée des ressources minières qui suscite l’engouement des populations ne semble pas avoir un réel impact positif dans les zones minières. Pour cerner les contours de l’exploitation minière en Afrique, la société des savoirs de géographie a animé une conférence publique, le jeudi 24 mars 2016, à l’Université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo. Le conférencier, Dr Géraud Magria, s’est intéressé au «boom extractif et dynamique territoriale en Afrique : nouveau pillage ou intégration de marges au système mondial». Il est ressorti de son exposé que la ruée sur les ressources minérales en Afrique a débuté à partir de 1995.
Elle a permis l’émergence d’une nouvelle classe de personnes nanties qui influent sur les décisions des pouvoirs locaux. Dr Magria a déploré le fait que l’exploitation des ressources minières n’améliore pas véritablement les conditions de vie des populations riveraines. C’est ce qui a, à l’en croire, servi d’arguments à certains penseurs de parler de «malédiction des ressources naturelle ». «Dans la plupart des pays ou les localités où on a découvert de l’or, du pétrole, il y a très peu de développement», a dit Dr Géraud Magria. Les conflits du fait de la découverte et de l’exploitation minière comme au Biafra au Nigeria, en Casamance au Sénégal, viennent apporter de l’eau au moulin de ces penseurs, foi du conférencier.
«Il y a toute une dynamique de développement, avec des ressources financières en grande quantité mais en termes de développement dans les zones minières on ne voit pratiquement rien », a laissé entendre le responsable de la société des savoirs de géographie, Dr Lassina Yaméogo. Pour lui, cette conférence publique destinée aux étudiants et aux doctorants en géographie vise à susciter des thèmes de recherches, notamment sur les relations territoriales, la gestion de l’or, les emplois créés par les sociétés minières mais aussi les conflits territoriaux autour de l’exploitation minière. Dr Yaméogo a fait savoir que pour conjurer «la malédiction» liée à l’exploitation minière, il y a lieu de développer des initiatives au niveau local. Il s’agit, selon lui, d’utiliser la main d’œuvre locale dans les entreprises, de réaliser des infrastructures sociales. La société des savoirs de géographie est une association qui regroupe l’ensemble des géographes. Elle a pour objectif de faire connaître l’expertise géographique et de vulgariser davantage cette discipline au niveau national.
Djakaridia SIRIBIE