Le Pr Albert Ouédraogo a animé, le mercredi 30 mars 2016 à la Chambre de commerce et de l’industrie de Bobo-Dioulasso, une conférence. Elle a porté sur la parenté à plaisanterie au Burkina Faso, et s’inscrit dans le cadre des conférences publiques au programme de la Semaine nationale de la culture (SNC).
«La parenté à plaisanterie est un facteur d’intégration pour nous les étrangers vivant au Burkina Faso. Grâce à cela, nous nous sentons bien ici », dixit Aly Idriss, un étudiant tchadien vivant à Bobo-Dioulasso venu assister à la conférence. « Les alliances à plaisanterie au service d’un Burkina Faso en réconciliation : enjeux et défis », tel est le thème sur lequel s’est attelé le professeur Albert Ouédraogo, ce mercredi 30 mars, à la Chambre de commerce et d’industrie de Bobo-Dioulasso. En rapport avec le thème de la 18e édition de la Semaine nationale de la culture, cette conférence a mobilisé bon nombre d’intéressés, surtout de la part des communautés étrangères vivant au Burkina Faso.
Dans un bref exposé, le Pr Ouédraogo a parlé des origines des alliances à plaisanterie pour un pays multi-ethnique comme le Burkina Faso, et surtout de leur rôle dans la gestion des conflits et le maintien de la cohésion sociale. « Face à une personne qu’ils ne connaissaient pas, les conflits étaient les premières relations que les individus avaient pensé utile de construire », a introduit le Pr Ouédraogo. Il a poursuivi en ces termes « Les Africains ont fini par comprendre que ces conflits les empêchaient de prospérer et que les communautés étaient appelées à vivre ensemble malgré les différences. Alors, il a été trouvé un moyen de coopération en se donnant des règles désormais : la parenté a plaisanterie ».
Ainsi, les alliances à plaisanterie sont un intermédiaire, un médiateur dans les relations diplomatiques et politiques. Leur rôle dans le processus burkinabé de réconciliation n’est plus donc à démontrer. « L’Etat doit songer à trouver comment institutionnaliser ces alliances afin que cela puisse être utilisé quand le besoin se fera sentir », a-t-il indiqué. Pour un Burkina Faso en réconciliation, les ressorts de la parenté à plaisanterie méritent d’être revisités.
Ini Heredia Inès HIEN