Le bureau exécutif central du Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (PITJ) a fait sa rentrée politique le 30 mars 2016 à Ouagadougou. Celle-ci a donné lieu à une conférence de presse animée essentiellement par le secrétaire général du parti, Soumane Touré.
C’est devenu une tradition pour le PITJ d’organiser sa rentrée politique le 30 mars de chaque année. Le choix de cette date n’est pas fortuit car elle coïncide avec l’anniversaire du fondateur de ce qui s’appelait jusqu’en 2011 le Parti africain de l’indépendance (PAI). En effet, Amirou Thiombiano, fondateur du parti, est né le 30 mars 1934 et est décédé le 13 mars 1975.
La rentrée politique est chaque fois une occasion pour les héritiers de feu Thiombiano de donner leur lecture de la situation socio-politique nationale. Une lecture critique qui ne faisait pas de quartier jusque-là à l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, et à son système. Cette année, changement oblige, c’est sur le nouveau pouvoir que se sont portées les critiques de Soumane Touré et de ses amis. La transition, bien que sa page soit tournée, en a aussi pris pour son grade.
Ainsi, la "prétendue transition" a violé le principe édicté par l’article 43 de la Constitution qui veut que "aucune assemblée dérivée ne peut modifier la volonté première du constituant originel qu’est le peuple". Le parti en veut pour preuve la charte de la transition qui a été élaborée et la création du Conseil national de la transition (CNT). Pour ce faire, Soumane Touré demande dans son long propos liminaire que "tous ceux qui ont contribué à la rédaction et à l’adoption de la charte de a transition" soient poursuivis et sanctionnés pour violation de la Constitution. Idem pour tous ceux qui ont contribué à la mise en place de la transition. Quant aux partis politiques,aux organisations de la société civile (OSC) ayant soutenu la transition, ils doivent être poursuivis pour "complicité d’atteinte à la Constitution". Aux yeux du premier responsable du PITJ, les actes posés par la transition doivent être déclarés nuls et de nul effet. Au regard de tout ce qui précède, le parti demande que le peuple aille à la désobéissance civile dans l’optique de "renouer avec une vie constitutionnelle normale". Il demande au même peuple de se mobiliser pour exiger le retour pacifique au pays de l’ancien chef de l’Etat Blaise Compaoré, qui’il a chassé du pouvoir en fin octobre 2014, ainsi que les exilés de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP).
Le nouveau pouvoir post-transition issu des élections du 29 novembre 2015 ne trouve pas non plus grâce aux yeux des héritiers de Amirou Thiombiano. Pour eux, le nouveau parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et son candidat Roch Kaboré ont usurpé le pouvoir d’Etat. Coutumières de la violation de la constitution, aux dires de M. Touré, les nouvelles autorités veulent s’illustrer négativement avec leur volonté de passer à la Ve république. D’où la nécessité de les arrêter dans leur fuite en avant dont le seul but est de "couvrir leur crime d’atteinte à la Constitution de la IVe république", préconise le premier responsable du PITJ.
S.D