Les compétitions musicales en arts du spectacle de la Semaine nationale de la culture (SNC) se sont poursuivies dans la nuit du 28 mars à Bobo-Dioulasso. La troupe Ganta de la Gnagna, fidèle à sa musique traditionnelle instrumentale, a soulevé toute la salle archicomble de la Maison de la culture Mgr Anselme Titianma Sanou.
Placée en 10e position sur 12 dans l’ordre de passage des prestations de la soirée, la troupe Ganta a tenu en haleine les amoureux de la musique traditionnelle instrumentale. Composés de 8 personnes, ces artistes dont le talent a traversé les frontières africaines, ont presté dans le langage du tambour pour un changement de comportement et d’esprit, selon le speaker de la soirée. Tous les membres du groupe manient aisément leur tambour, simultanément avec des esquisses de danse sur scène, dont eux seuls ont le secret. Les spectateurs de la Maison de la culture les ont accompagnés par un tonnerre d’applaudissements à leur entrée en scène comme à leur sortie, devant le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Tahirou Barry. Dans la même catégorie, la troupe Wend Konta du Bulkiemdé qui est à sa 5e participation à la SNC, a su ressusciter sa musique instrumentale dont on dit «en voie de disparition ».
En vedette de la chanson traditionnelle, Grégoire Bonkoungou (Kourittenga), qui a chanté la paix et la lutte contre l’alcoolisme, a également émerveillé. Ibrahim Babandjida Traoré (Comoé) classé 7e en 2012, n’a pas démérité. En danse traditionnelle, la troupe Dadia (Houet) avec sa danse du « Jomêlè » (la fin de l’année) et la troupe de Ikar (Noumbiel) avec sa danse des initiés dans la culture birifor, ont livré une prestation acceptable. Chez les slameurs, Moustapha Déra a mouillé le maillot pour défendre les couleurs du Mouhoun avec deux thèmes évocateurs : le pillage des richesses africaines par le colonisateur, et la défense de la femme, mère de toutes les civilisations. Apollinaire Nikiéma (Oubritenga), fan de deux figures emblématiques africaines (Thomas Sankara et Nelson Mandela) a également cartonné. La troupe Wounta (Ioba) en chœur populaire, l’orchestre Séza Siépani (Balé) et l’ensemble artistique de Massaya (Kadiogo) avec « A qui la faute » en création chorégraphique, ont également marqué leur présence avec des productions haut de gamme. Les différentes prestations traduisent bien les valeurs de la culture burkinabè, et les compétitions restent serrées jusqu’au dernier jour.
Adama SALAMBERE