Mon cher NOBGA, merci de te préoccuper de ma santé. Tu es bien gentil. Tu n’es pas comme cette ANTA qui se soucie de mon Alzheimer comme de son premier soutien-gorge. Tu me demandes si mon Alzheimer est fini ?Tu parles, mon frère ! Il empire plutôt ce maudit machin si tu veux savoir.
Je vais te dire …pour produire les élucus, je me promène désormais avec un bout de papier en poche. Dès qu’une élucu m’apparaît, très rapidement je la note sur une feuille. Sinon, l’élucu fout le camp au quart de tour. Oui, au quart de tour.
Avec la canicule j’aime bien m’asseoir à l’ombre de mon flamboyant. Pendant que je me laisse aller à la rêverie, il arrive qu’une élucu me traverse soudain l’esprit. C’est parfois une élucu social-démocrate de droite , c’est parfois une élucu socia-libérale de gauche mais c’est toujours une élucu. Je me précipite alors dans ma chambre pour m’emparer d’un bic et d’une feuille. Mais lorsque je ressors avec mes outils en main, c’est le vide total dans ma tête. Si je dis le vide total c’est absolument le vide total.
Certains mardi soir, je vais au cyber pour reproduire les élucus du mardi matin. Il arrive que le web-master me pose la question suivante : « quel est le titre des élucus du jour ? » Je reste pantois ne sachant quoi répondre ne me souvenant plus du titre des élucus. L’Alzheimer.
Ce sont des histoires authentiques que je vous raconte croyez-moi. Pas des élucubrations.
Dis-moi NOBGA, est-ce que tu connais Youssouf Diawara ? C’est l’un de nos premiers vrais Marxistes. De la trempe de Amirou Thiombiano. C’était l’un des grands camarades de Thomas Sankara cela est bien connu. Ami de Blaise Compaoré également. Il a écrit un livre qui vient de paraître et dans lequel il raconte sa vaine tentative de réconcilier les deux amis et leaders de la Révolution d’Août 83 avant la tragédie du 15 Octobre 87. Je te parle de lui parce que Samedi dernier, il y a exactement trois jours, il était l’invité d’une radio FM de la place.
Durant 100 minutes, il a rappelé au souvenir des derniers jours de la Révolution et surtout de l’échec de sa tentative de médiation. NOBGA, je vais faire court, eu égard à la petitesse de la page 6. Mais sache que ce Youssouf Diawara est un grand monsieur, d’une intégrité qui ne court plus les rues. Figure-toi que depuis la fin de la Révolution, à l’époque où il y avait à boire et à boire, à manger et à manger pour ceux qui savaient y faire, Youssouf Diawara a refusé de nombreuses sollicitations et des propositions alléchantes. Il a surtout refusé d’adhérer au CDP, le parti au pouvoir.
A propos de ses camarades de lutte dans diverses universités de France et de Navarre, puis dans la clandestinité au pays, ou à visage découvert, il a rappelé et avoué son admiration toute particulière pour Amirou Thiombiano. Il a également jeté des fleurs à Philippe Ouédraogo et Arba Diallo tout en fustigeant d’autres anciens camarades qui, eux, n’ont pas pu résister à l’offre de mangement. En disant cela il a ajouté : « …ils ont eu ce qu’ils cherchaient. Ils se sont enrichis, bien enrichis et ils ont eu droit aux honneurs. » Lorsque sur ce point le journaliste demanda à Youssouf Diawara pourquoi il n’avait pas opté lui aussi, de faire comme ses camarades de France afin de s’enrichir, il a déclaré : « Moi ? Non.
Je ne suis pas comme ça. Eux c’est eux, moi c’est moi. Il y a des choses que je ne peux pas faire. Pour moi il n’y a pas que l’argent ». Il a dit d’autres phrases, avec des mots qui pèsent. Je me garde de les redire ici parce que je fais mienne la sagesse Mochichi selon laquelle l’insulteur du naaba n’est pas l’insulteur, c’est celui qui rapporte l’insulte. Mais il ne faut pas désespérer, au Faso il y a bien d’autres Youssouf Diawara.
Voici l’avis de Youssouf Diawara à propos de la corruption : « …Il faut combattre la corruption. La lutte contre la corruption n’est pas une nécessité économique. C’est une nécessité vitale. » Et c’est vrai non !? La corruption peut tuer un pays en effet.
Un élucubreur qui prend peur, je vous assure que ce n’est pas beau à voir. Le bakary lui en tombe, c’est le cas de le dire.
Vous connaissez les betteraves ? Vous en avez déjà mangé ? Moi c’est dans la semaine que j’en ai consommé pour la première fois. Des betteraves j’en voyais tous les jours à Boins Yaaré parmi d’autres légumes bien de chez nous mais je ne savais pas que c’étaient des betteraves. L’autre jour j’en ai vu dans mon plat et j’en ai mangé. Pas mal. Mais voilà…Le lendemain, en voulant évacuer mon trop plein de gnontoro, qu’est-ce que j’aperçois jaillir de mon bakary ? De l’urine toute rouge. C’est quoi ça !? Je pris si peur que mon jet retomba mollement à mes pieds. Pour une des rares fois je n’eus point envie de secouer.
De l’urine rouge.. Qu’est ce que ça peut bien être !? Ça ne peut être que du sang. Et si c’est du sang ça ne peut être que du sang de mon bakary. Et si c’est du sang de mon bakary ça ne peut être que du sang du tréfonds de mon bakary. Et si du sang sort du tréfonds de mon bakary, ce n’est que c’est grave, c’est que c’est très grave.
Maître Pacéré a raison. Lorsqu’on a peur, on ne peut pas pisser et secouer. Je viens de m’en rendre compte. Il a toujours raison Maître Pacéré. Il avait raison encore quand il invitait à ajouter de la terre à la terre. Mais pour l’instant, en voyant cette urine rouge, je n’avais point envie d’ajouter du pipi au pipi.
La peur ne me lâchait pas. Ce pipi couleur sang… je n’osai pas penser au cancer du bakary mais j’y pensai. Tous les jours autour de moi j’entends parler de prostate et de bakary qu’il faut couper. Et moi qui vais au pipi au moins 20 fois chaque nuit…
Soudain, tel un déclic, je me rappelai les tranches de betteraves absorbées la veille. Elles étaient bien rouges. Je pensai aussitôt à Ted. Mon ami Ted qui sait tout. Et puis, ayant séjourné à M’Bengué, il y a certainement mangé des betteraves. Je l’appelai sans plus attendre.
- Tu connais la betterave, Ted ?
- Oui, c’est une plante cultivée pour l’alimentation des animaux.
A ces mots, je m’adossai à mon flamboyant pour ne pas m’écrouler. Mon pipi rouge n’est pas dû à la betterave. C’est ce qu’il faut comprendre. Je suis foutu. Heureusement, Ted ajouta aussitôt :
- Mais il y a aussi les betteraves qu’on consomme.
- Ah bon !? Tu veux dire des betteraves que l’homme peut manger ?
- Oui, et c’est très bon. C’est sucré !
- Ah bon !? Et quand on en mange on pisse ?
- Oui, on pisse bien même.
- On pisse sucré ? Non, je veux demander, on pisse comment ?
- On pisse rouge…Tout rouge.
Oh my God ! Mon bakary est sauf.
Ta gueule ANTA ! C’est cher un bakary.
Mince alors ! J’allais oublier.
Un ban pour notre KÔRÔ YAMYELE ! Il a fait honneur à tout le 3W. Il vient d’être distingué par Newton Ahmed Barry et Germain Nama pour avoir apporté son soutien au célèbre « L’EVENEMENT » qui en ce moment est en conflit avec le CSC . Et ils ne sont que deux à avoir bénéficié de cet hommage. Applaudissons encore…Au 3 W nous ne sommes pas n’importe qui.
C’est comme notre Yé ! Figurez-vous qu’il connait l’expression « Gnac dans le bac ».
Tu es fort Yé ! Est-ce à dire que tu te souviens du parti « L’OBU » de Emile Paré ? Vraiment tu es fort. Mais ta bouche la..Ta bouche la…c’est comme la bouche de ANTA.
Faut pas jouer avec nous du 3 W..Sinon.. « Fo na pama Yélé » !!!
NOBGA, tu vois maintenant que mon Alzheimer est loin d’être fini. Je voulais juste parler de la ténacité de mon Alzheimer et voilà que je m’emmêle les pinceaux et embarque tout le 3 W dans des betteraveries. La faute à SIDZABDA. Il a ajouté de l’Alzheimer à mon Alzheimer en me posant une question qui va me rendre complètement fou parce que insoluble. Il a demandé « Si lundi de Pâques tombe dimanche que fait-on ??? » Avec 3 points d’interrogation pour bien se faire comprendre.
Depuis mardi passé je m’arrache les cheveux en vain. Je n’arrive pas à trouver une réponse à l’énigme de SIDZABDA. Mon Dieu! Mon Dieu ! Si lundi de Pâques tombe dimanche, que fait-on ???
Pourtant, quand j’étais encore petit, je me rappelle d’un événement de ce genre. Mais là c’était le dimanche qui était tombé un lundi et non le lundi qui était tombé un dimanche. A l’époque la situation avait été gérée grâce à la perspicacité des sages du pays. Après un moment d’affolement général, ils sont venus voir mon oncle Tougolo. Mon oncle Tougolo sollicita ses souris voyeurs et décida de faire comme il fait lorsqu’il y a une éclipse. Il a fait sortir tous les tams-tams du Sourou-Nayala et dit : « Tapez, chantez et dansez le Sourou-dance Puis tapez, chantez et dansez le Nayala-dance ». Ce fut fait. Alors, lentement, doucement, le dimanche remit les choses dans l’ordre. Il reprit sa place de dimanche. Alors, lentement, doucement, le lundi reprit sa place de lundi. C’est pour cela que les moutons sont bien gardés
SIDZABDA, néanmoins il faut que je te dise. Dans la question que tu as posée, tu as omis une indication. Le putsch que le lundi de Pâques a failli faire au dimanche de Pâques, c’était pour quelle heure ? Pour la première heure ? Pour la 24e heure ? Pour la 25e heure ? La précision est d’importance. Selon l’heure, l’oncle Tougolo aurait opté pour un rite plutôt que pour un autre.
Par Charles GUIBO
Tous les articles d'actualités
