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Sidwaya N° 7448 du 28/6/2013

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Marche de l’opposition à Ouagadougou : le forcing de la barrière n’a pas plu à Zéphirin Diabré
Publié le lundi 1 juillet 2013   |  Sidwaya


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© Autre presse par DR
Mise en place du Sénat: l`opposition dans la rue pour une grande journée de contestation


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L’opposition voulait d’un succès franc pour sa première grande manifestation baptisée «journée de protestation contre la politique du gouvernement» et organisée, le samedi 29 juin 2013 dans plusieurs villes du pays. Mais à Ouagadougou, la marche contre le Sénat et tous les maux attribués au gouvernement, s’est soldée par un débordement qui n’a pas plu au chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré.

«Pourquoi certains ont-ils voulu traverser (la barrière policière, ndlr) pour avancer? Qui vous a donné cette instruction?» Ces deux interrogations du chef de file de l’opposition à l’endroit des marcheurs réunis à nouveau à la Place de la nation après les échauffourées avec la police anti-émeute, traduisent tout son mécontentement pour ce qui s’est passé au rond-point des Nations unies ce 29 juin 2013.
Au moment où les leaders de l’opposition présents à la marche, parmi lesquels Zéphirin Diabré, Saran Sérémé Séré, Me Bénéwendé Sankara, Philippe Ouédraogo, Emile Paré et Norbert Michel Tiendrébéogo s’affairaient pour remettre leur lettre à l’envoyé du Premier ministre, des manifestants ont bousculé les barrières de la police, laissant une brèche dans laquelle les gens se sont engouffrés pour poursuivre la marche au-delà de ce qu’il était convenu. La police a reculé et usé de gaz lacrymogènes pour les refouler. La bousculade qui s’en est suivie et l’inhalation de l’air vicié ont occasionné des blessés transportés d’urgence à l’hôpital Yalgado et au Centre médical du secteur 30.
«Quand vous faites une marche, ne donnez pas l’occasion aux forces de l’ordre de vous attaquer. J’avais invité le long du cortège, tout le monde à rester derrière les autres leaders politiques et moi. On devrait arriver à la barrière, s’arrêter et recevoir la personne que le Premier ministre a envoyée recevoir la lettre», a rappelé Zéphirin Diabré, pas du tout content, que cette journée qualifiée de «succès énorme» soit ainsi entachée. Il s’est voulu clair avec les manifestants. «Vous avez fait une erreur ce matin qui a failli tout gâter». Le chef de file de l’opposition veut bien croire que l’indiscipline à la place des Nations unies, qui a donné lieu à l’utilisation des grenades lacrymogènes, soit l’oeuvre des «infiltrés». Mais cela ne change rien à son point de vue exprimé dans un registre accessible à tous. «Quand on vous le dit, vous dites que ce sont les infiltrés, oui mais c’est de votre faute aussi».

Grande ambiance
à la Place de la Nation

Partis à 10h de la Place de la nation ce samedi 29 juin, les marcheurs sont passés par la Place des cinéastes, la cathédrale de Ouagadougou, le cimetière municipal, avant de rejoindre, par l’Avenue Kwamé N’Krumah le rond-point des Nations Unies. L’intensité de l’enchantement de la foule composée principalement de jeunes, est montée crescendo depuis le point de départ, jusqu’au franchissement de la barrière de la police au rond-point des Nations unies. Mais avant...
Dès 7h, un petit groupe a entamé l’échauffement avec de la musique engagée, préférentiellement du reggae et du rap. Deux véhicules de la Croix-Rouge et une dizaine de jeunes secouristes sont stationnés côté sud-est de la Place de la Nation. Les services avoisinants sont fermés. Au siège d’Ecobank, c’est "en raison de travaux de maintenance", à en croire une affiche explicative. Les locaux du Médiateur du Faso ou de la Caisse nationale de Sécurité sont aussi fermés, comme d’habitude tous les samedis, selon les vigiles. Des agents de police mobiles passent et repassent.
Tout est paisible, mais petit à petit, le petit groupe de départ s’élargit et devient de plus en plus bruyant. Le parking à deux roues, dressé côté sud-est, se remplit rapidement, tout comme celui érigé en face du Conseil constitutionnel.
A 7h 35mn, un premier autobus arrive, avec à son bord des jeunes aux poings levés. Il est suivi plus tard par six à sept autres cars. Dans la foule, un jeune a eu l’idée de vendre des sifflets. Bientôt, l’espace tout entier est envahi par les bruits des sifflets. Aux environs de 9h, des jeunes en gilets fluorescents vert et orange dressent une haie de sécurité pour l’arrivée des leaders. A tour de rôle, le président du Front des forces sociales (FFS) Norbert Michel Tiendrébéogo, Toubé Clément Dakyo ou Boukari Kaboré dit le Lion, montent au podium et haranguent la foule déjà en euphorie maximale. Puis ce fut le tour des chanteurs Sam’s K le Djah et Smokey qualifiés de "grandes gueules" de faire leur apparition. A 9h30, le public entonne pour la nième fois le Ditanyè.
C’est dans cette ambiance surchauffée que le top de départ a été donné, pour une «marche responsable». Excité à ce point, le public n’a pas tardé à se perdre. Pour quitter la Place de la Nation, il s’est rué dans toutes les directions enjambant les chaînes de clôture de cet espace. Mais en ne suivant pas la voie de sortie, beaucoup se sont retrouvés nez-à-nez avec un parking. Certains ont fait demi-tour, ralentissant le mouvement d’ensemble, mais d’autres ont forcé le chemin parmi les motos garées compact sur plusieurs rangées.
A la place des Cinéastes, une bonne partie de la foule s’est épanchée tel un fluide à droite, en direction de la cathédrale. Une deuxième partie a obliqué à gauche, pour passer devant la Maison du peuple. Finalement, le choix est de passer devant la cathédrale. Ces hésitations qui auraient pu irriter les marcheurs semblaient plutôt les exciter, voire les amuser. Ils ont alors grimpé en masse sur le monument de la place des Cinéastes. Par ailleurs, la jonction a été périlleuse au niveau du Palais de justice entre le cortège et le groupe constitué à la Place de la Nation. La sécurité interne a pu frayer un chemin finalement pour laisser passer les leaders. Mais elle n’a pas pu éviter le débordement à l’arrivée. "Tout s’était bien passé jusqu’au point où devait se faire la remise du message des partis de l’opposition destiné au chef de l’Etat", a regretté, Philippe Ouédraogo.
Monsieur Diabré estime que la marche a été un «succès énorme». Un satisfecit relativisé par le débordement «Pour les prochaines fois, il faut que nous tirons des enseignements de ce qui s’est passé ce matin», a-t-il dit aux manifestants.

Aimé Mouor KAMBIRE

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