La 21e assemblée générale des sociétés d’Etat a pris fin, le vendredi 28 juin 2013 à Ouagadougou. A l’issue des présentations des états financiers de ces sociétés, seule la SONAPOST n’a pas pu faire adopter ses comptes, à cause de «quelques» imperfections.
Pendant deux jours de travaux, les présidents de conseil d’administration de 15 sociétés d’Etat ont, tour à tour, fait le bilan financier de leurs entreprises devant l’assemblée générale présidée par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. A l’issue des appréciations, 14 d’entres elles ont vu leurs comptes adoptés.
La SONAPOST qui connaît «quelques imperfections» n’a pas pu faire approuver ses comptes. L’assemblée l’a, de ce fait, invitée à présenter, dans les plus brefs délais, des éléments détaillés de ses comptes au ministre de tutelle qui pourra lui donner un quitus sur sa gestion de 2012. Du même coup, l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat a été ordonnée de mener un contrôle sur la gestion de cette société. Pour le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, cette session est très importante, car elle a permis de mieux appréhender les difficultés que connaissent les entreprises publiques burkinabè, de mesurer les défis auxquels elles sont confrontées et de proposer des solutions appropriées pour consolider les résultats. Selon lui, la structure économique et financière des sociétés d’Etat est satisfaisante et les principaux soldes significatifs de gestion ont progressé entre 2011 et 2012 pour la majorité des sociétés. Et de reconnaître que certaines sociétés ont enregistré des contreperformances, qu’il convient de travailler à corriger pour s’inscrire dans la même dynamique de création de richesses. «Nous devons, par conséquent, poursuivre nos efforts dans la mise en place et la consolidation des outils de bonne gouvernance de nos entreprises. Cela exige que les différents responsables de nos sociétés mettent à profit la tenue de cette assemblée générale pour partager les bonnes pratiques, et entretenir une dynamique de prévention et d’anticipation sur les défis que nous sommes appelés à relever», a-t-il indiqué.
Pour le Premier ministre, cinq éléments sont essentiels pour la compétitivité des sociétés d’Etat. Il a cité le rôle et la responsabilité des conseils d’administration qui doivent s’affirmer davantage afin d’instaurer définitivement les bonnes pratiques et la culture de l’excellence. Il a aussi invité ces sociétés à faire preuve d'anticipation et de vision dans les projets d’investissement. Luc Adolphe Tiao a également insisté entre autres sur la nécessité pour toutes les sociétés à s’inscrire dans une dynamique d’excellence et de compétitivité, en s’engageant résolument sur la voie du respect des normes et standards internationaux. Dans la perspective de réduire durablement le coût des facteurs de production, d’améliorer l’offre énergétique, le chef du gouvernement a invité le ministre en charge de l’énergie à accélérer l’élaboration d’un plan de promotion des énergies renouvelables et d’un plan de restructuration de la SONABEL.
Des appréciations à l’issue de l’AG
Le ministre Patiendé Arthur Kafando à propos de la SONAPOST :
A la SONAPOST, il y a des créances à recouvrer sur un certain nombre d’opérations qui sont effectuées dans les transferts d’argent. Ces opérations doivent être dénouées assez rapidement. C’est une question de suivi et nous, aux responsables de la SONAPOST, demandons d’être beaucoup plus regardants sur ces types d’opérations qui peuvent, à la longue, si elles ne sont pas bien suivies, compromettre les activités de l’entreprise. Ce sont des opérations qui sont bien prisées par le public, par exemple money express pour le cas précis. Nous souhaitons que cela se fasse rapidement et nous avons déjà eu des informations que les responsables ont commencé à recouvrer, avec leurs partenaires. Ce qui va permettre de faire approuver les comptes dans les jours à venir ».
Le directeur général de la SONABEL, Siengui Apollinaire Ki :
«La SONABEL est toujours dans une situation de déficit, même s’il y a une amélioration par rapport à l’année dernière où nous avons présenté un compte déficitaire de 15,7 milliards. Pour 2012, nous avons un déficit de 14, 7 milliards de FCFA. Il y a eu une petite amélioration. Mais ce que j’ai retenu de cette assemblée, c’est l’appui que l’Etat a décidé d’apporter à la SONABEL pour nous permettre de sortir de cette situation difficile, afin de pouvoir accomplir notre mission qui est l’augmentation du taux d’électrification de notre pays. Nous allons, ensemble, définir les contours de cet appui et je pense qu’en 2013, les choses devront sensiblement s’améliorer. Les raisons, c’est principalement les coûts de production qui sont très élevés parce que les intrants de la production, notamment les hydrocarbures sont à des prix excessifs. En plus de ces hydrocarbures, nous avons également d’autres facteurs qui entrent dans les coûts de production comme l’amortissement des équipements, l’eau et bien d’autres éléments que nous devons payer pour la production. Il est clair que de façon structurelle, avec les prix des hydrocarbures qui nous sont appliqués, il est impossible de pouvoir vendre avec des bénéfices, l’énergie électrique fournie dans les centrales».