Ouagadougou (AIB) - Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a présidé à l’ouverture du forum national sur la laïcité, la plus grande rencontre du genre, regroupant 130 représentants des religions installées au Burkina, jeudi à Ouagadougou.
Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a présidé à l’ouverture du Forum national sur la laïcité ; consacré à des échanges censés prévenir l’extrémisme religieux, jeudi à Ouagadougou.
Accompagné du ministre en charge des réformes politiques et institutionnelles, Bongnessan Arsène Yé, il a réaffirmé le caractère laïc de l’Etat burkinabè et relevé la nécessité de mettre tout en œuvre afin de préserver ce patrimoine national.
Pour le chef du gouvernement, la laïcité telle que vécue au Burkina Faso, traduit la volonté du peuple burkinabè de vivre ensemble, dans la cohésion, la paix, l’harmonie et la sécurité et doit être défendue.
« Il importe de préserver cette cohabitation pacifique afin d’éviter au peuple burkinabè d’expérimenter les effets néfastes des extrémismes de tout bord », a-t-il indiqué.
De l’avis Premier ministre, l’organisation d’un tel forum se veut « une posture d’anticipation pour prévenir des éventuels dérapages liés aux extrémismes » d’autant que le contexte mondial et sous-régional selon lui « impose d’agir de manière proactive et préventive afin d’assurer à chaque burkinabè la sécurité et la sureté ».
Il a réitéré l’engagement de l’Etat à assurer en toute circonstance le droit de chacun à la liberté d’aller et de venir, de culte et de religion.
« A cet effet, l’Etat se soumettra à l’exigence d’une neutralité en ayant un comportement rigoureusement identique envers tous les citoyens. Il assumera, par ailleurs, à l’abri de toute influence religieuse ses responsabilités », a-t-il dit.
Le ministre en charge des Réformes politiques, Arsène Bongnessan Yé, a répondu aux appréhensions de certains burkinabè sur les « risques que des individus profitent de cette tribune pour semer la graine de la discorde et de l’intolérance religieuse » et sur la pertinence d’« une telle rencontre alors que la laïcité semble bien se porter au Faso ».
« Il était impérieux que nous partagions la même compréhension de la laïcité », a-t-il dit.
« Il s’agira pour nous ici, d’affirmer la neutralité confessionnelle de la république, pas comme un signe d’hostilité à la religion, mais comme la marque d’une exigence d’universalité propre à une puissance publique effectivement dévolue à tous les hommes », a-t-il renchérit.
Le Forum national sur la laïcité est l’une des propositions consensuelles issues des Assises nationales sur les réformes politiques, organisées du 7 au 9 décembre 2011.