Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Sidwaya N° 7448 du 28/6/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Au-delà du désaccord
Publié le vendredi 28 juin 2013   |  Sidwaya




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le 29 juin prochain, l’opposition politique du Burkina Faso va battre le macadam. La raison, faire entendre sa désapprobation sur la mise en place du Sénat et bien d’autres préoccupations, telles que indiquées dans le communiqué de presse du 18 juin dernier, du chef de file de l’opposition. C’est le droit absolu de l’opposition de marquer son désaccord ou de réagir face à une situation qui ne rencontre pas son adhésion ou son approbation. Nous sommes en démocratie et celle-ci suppose la liberté ou le droit de dire ce qu’on pense sans crainte. Ainsi va la démocratie. Et l’expérience historique atteste que les démocraties sont instables et semblent souvent conduire à l’anarchie. On cite les cas de la cité athénienne ou des cités italiennes de la Renaissance. Les incessantes divisions entre les factions qui y avaient cours, prouvaient que la démocratie ferait toujours l’objet de défiance. « On ne peut lire l’histoire des petites Républiques de la Grèce et de l’Italie, écrivait Alexander Hamilton, (in Le Fédéraliste, n° 9, Economica, 1987), l’un des pères-fondateurs de la fédération américaine, sans se sentir saisi d’horreur et rempli de dégoût par le spectacle des troubles dont elles étaient continuellement agitées, et cette succession rapide de révolutions qui les tenaient dans un état d’oscillation perpétuelle, entre les excès du despotisme et de l’anarchie ». Pour dire que les agitations ou les manifestations de rue constituent donc le sel et le piment de la démocratie. Aussi, sans pour autant renier le droit de qui que ce soit à manifester, on est en droit d’exiger de la responsabilité et l’esprit de civisme au cours de toute manifestation sur la place publique. La marche du 29 juin devrait donc rester pacifique comme l’ont promis ses initiateurs. Chacun des marcheurs devra avoir en tête que malgré les divergences de vue, la paix sociale et le bien public ou privé doivent être préservés par tous. Le droit de contester ou d’approuver le Sénat n’exclut pas le devoir de veiller à préserver la quiétude sociale.
Cette paix qui nous donne la possibilité de manifester doit demeurer saine et sauve. Tant qu’elle est là, on la banalise mais lorsqu’on la perd, elle devient difficilement retrouvable. « Je ne comprends pas les Burkinabè parce qu’ils s’amusent avec la paix. J’ai fui mon Sud-Kivu (RDC) parce que je devais choisir entre la vie et la mort. Et me voici aujourd’hui au Burkina Faso »,, a laissé entendre un « refugié ». Pour dire qu’il n’y a rien de plus précieux pour une nation que la paix, l’entente, la cohésion.
Que chacun ait conscience de ses droits et devoirs, qu’il respecte les lois, normes et traditions multiples des Burkinabè tout en ayant à l’esprit cette pensée de Claude Cheysson : « Les amis de la paix ne sont pas les meilleurs ennemis de la guerre ». Pour éviter des débordements, il faut veiller à encadrer ces hommes et femmes qui iront marcher pour manifester leur mécontentement. Car, selon Jean Giraudoux, « Il suffit de chanter un chant de paix avec gesticulations et grimaces pour qu’il devienne un chant de guerre ».
On peut s’opposer sur les options politiques mais pour ce qui est de l’intérêt national, à savoir la préservation des acquis, de la paix sociale, cette protestation doit rester républicaine. Nous réaffirmons la nécessité de sauvegarder cette paix pour laquelle notre pays est cité en exemple. Elle attire aussi bien les investisseurs étrangers que nationaux et pour rien au monde, nous ne devons la perdre.
Le pouvoir et les hommes passent, mais le pays et sa tradition de paix doivent demeurer. Le combat pour la conquête du pouvoir doit se mener dans la légalité, sous la forme républicaine. « Il n’y a jamais eu de bonne guerre ni de mauvaise paix », à en croire l’un des pères-fondateurs des Etats-Unis, Benjamin Franklin. Au Burkina Faso, on ne doit pas perdre de vue le fait que ce qui nous divise (les considérations politiques) n’est pas aussi important que ce qui nous unit ( le pays, la patrie). L’’image des faiseurs de paix que nous nous sommes forgés, que nous avons conquise de haute lutte, ne doit pas être bafouée et remise en cause par nous-mêmes. Pour Martin Luther King, « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir, tous ensemble, comme des idiots »

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

 Commentaires