Le Centre de formation pédagogique et pastorale (CFPP) a organisé le samedi 22 juin 2013 à Ouagadougou, une journée portes ouvertes de son centre pour faire la promotion de la filière assistante maternelle. Pour l’occasion deux communications données dont celle de la représentante d’IPERIA, un institut de France.
Créé en 2000, le Centre de formation pédagogique et pastorale (CFPP) avait pour vocation, la formation des enseignants catholiques du primaire. En 2005, il intègre la formation des moniteurs préscolaires dans son cursus. En 2012, en vue de contribuer à la l’amélioration qualitative de l’encadrement éducatif des enfants de 0 à 3 ans par le biais d’une formation adéquate du personnel de la prime enfance, il crée la filière assistante maternelle. Cette expérience, selon la directrice des études et des stages de la filière de formation aux techniques d’éducation de l’enfant, Marie Bernadette Kabré, est la première dans le pays, voire dans la sous-région. Pour faire connaître la filière, le centre a organisé le samedi 22 juin 2013, une journée portes ouvertes sur la formation d’assistantes maternelles. En vue de renforcer ses compétences et promouvoir le métier, le CFPP a noué un partenariat avec l’IPERIA, un institut basé en France et qui a vingt (20) ans d’expérience dans le domaine de la formation des assistantes maternelles. Et selon la chargée de projet de cette institut, Marie Légrésy, le combat est de faire connaître ce métier, de professionnaliser ses salariés au niveau de l’Etat pour qu’il ait des diplômes reconnus.
Et pour elle, l’objectif de leur partenariat avec le CFPP se situe à deux niveaux. Au plan technique, à travers des échanges de pratiques d’expertises à même de permettre l’adaptation des contenus de formations, en vue de répondre aux besoins du terrain et des enfants burkinabè. Et au plan politique, c’est de faire en sorte d’avoir le soutien des pouvoirs publics, afin que le diplôme et la profession soient reconnus.
Un partage d’expériences fructueux
Deux communications ont permis aux participants de comprendre la place et le rôle des assistantes maternelles dans l’éducation des enfants. La première, animée par l’inspecteur en éducation des jeunes enfants de l’Institut national de formation en travail social (INFTS), Locré Roland Simporé, a porté sur le thème « Eduction de jeunes enfants au Burkina Faso : état des lieux et rôle des acteurs dans la formation ».M. Simporé a expliqué que le premier établissement préscolaire du pays a vu le jour à Bobo-Dioulasso dans les années 58, au profit des enfants des soldats. Mais à la faveur de la Révolution de 1983, des garderies populaires ont été créées, afin de permettre aux femmes de se libérer et de vaquer à leurs occupations. Et avec le décret du 28 novembre 2007, ces garderies ont vu leur champ d’action s’élargir pour prendre en compte l’éducation des enfants de 0 à 6 ans, ainsi que l’appui aux familles et aux communautés. Toujours selon M. Simporé, c’est à partir des années 90 que l’on a constaté un regain d’intérêt de l’éducation des jeunes enfants au niveau national avec à la clé, la formation massive de professionnels, l’élaboration d’un programme pour le développement intégré de la petite enfance, l’éducation inclusive. Il a indiqué, que malgré ces efforts, le taux au préscolaire reste encore très embryonnaire au Burkina Faso et se retrouve essentiellement concentré dans quelques centres urbains et dans le secteur privé. Et pour une croissance et un ancrage de l’éduction des jeunes enfants au Burkina, l’inspecteur Simporé pense que les acteurs doivent mettre l’accent sur la formation des professionnels, mais également, un réseautage des structures de formation et de stage pour que la capitalisation des données soit efficace. C’est en ce sens qu’il a salué la belle coopération entre la CFPP et l’IPERIA. Il a soutenu que la formation des assistantes maternelles va contribuer à l’essor de l’éducation préscolaire et à appuyer les familles et autres institutions qui ont besoin d’aide pour la prise en charge des jeunes enfants.
La deuxième communication a été donnée par la responsable ingénieur compétences et formation-IPERIA, à l’institut Mélanie Tocqueville et a porté sur le thème « la formation des assistantes maternelles : enjeux et réalité, cas d’IPERIA, l’institut en France ». Mme Tocqueville, après avoir peint le tableau sombre de la situation des enfants pendant la Révolution française de 1789, a précisé que la France a connu après les deux guerres mondiales, une dynamisation de l’éducation des jeunes enfants. Pour elle, l’enfant est un citoyen à part entière dans la société. D’où l’importance de pouvoir lui trouver un cadre adéquat pour son épanouissement, afin qu’il puisse évoluer à son rythme. Elle a relevé la pertinence du sujet (éducation maternelle) qui a fait selon elle, l’objet de plusieurs, écrits des plus grands pédagogues français. Mais, le plus célèbre d’entre eux, reste, selon Mme Tocqueville, la pédagogue italienne Maria Montessori, qui a créé les programmes d’éducation et est à l’origine de tout le mobilier, les gadgets pour enfants. Elle a ajouté qu’en France, la structuration des centres d’accueil est la même qu’au Burkina Faso. « La seule particularité réside dans le fait que chez nous, l’éducation maternelle (3 à 6 ans) est gratuite, elle n’est pas obligatoire et 98% des enfants en France vont à la maternelle, avec pour seule condition d’accès, la propreté », a laissé entendre Mme Tocqueville. Elle a aussi expliqué le rôle social des assistantes maternelles dans l’éducation des enfants. « Chez nous, l’assistante maternelle travaille à domicile. Ce sont les parents qui viennent déposer leurs enfants chez elle. Et c’est elle qui est chargée de leur inculquer les rudiments nécessaires à même de les stimuler dans leurs rapports avec la société », a-t-elle signalé. Au terme d’une semaine passée au Burkina Faso, Mme Légrésy a dit toute la satisfaction de son équipe, des échanges qu’elle a eus avec l’ensemble des personnalités du pays. « Nous repartons chargés », a-t-elle affirmé. Puis de rassurer ses hôtes que des actions seront entreprises dès leur retour, pour renforcer le partenariat.