Les encadreurs ont pris en otage le début de la compétition des sports traditionnels de la 18e édition de la Semaine Nationale de la Culture ce lundi 28 mars 2016 à Bobo-Dioulasso. Ils ont ordonné aux lutteurs de ne pas rentrer dans l’arène. Les encadreurs estiment être mal traités par les organisateurs de la biennale. Le mouvement d’humeur a été suspendu et la compétition a débuté.
Tout allait bien sur l’arène de lutte du stade Wobi jusqu’à l’appel des lutteurs par les juges de la compétition ! A cet appel, les lutteurs sont restés sourds. En effet, les encadreurs ont ordonné à leurs athlètes de ne pas fouler l’arène tant que les organisateurs ne résolvent pas ce qu’ils appellent « leurs mauvaises conditions de traitement ».
Leur porte-parole Bertrand TUINA explique que les encadreurs sont marginalisés à la SNC. « Nous sommes mal logés et dormons avec les enfants, nous n’avons pas d’intimité, nous mangeons mal et il faut surtout une prise en charge car nous ne percevons rien de la SNC », a-t-il laissé entendre. « Donc… » poursuit-il, «… tant qu’une solution n’est pas trouvée sur le champ, pas de compétition ».
Un mouvement que ne comprennent pas Colette OUEDRAOGO, Directrice régionale (DR) des Sports et Loisirs des Hauts-Bassins et Pierre BADIEL, le président de la fédération de lutte traditionnelle. Pour eux, cet aspect n’a pas été budgétisé et il sera difficile pour eux de trouver ici et maintenant une solution.
S’engage alors des discussions entre d’une part le président du jury (qui s’avère être leur président de fédération), et les frondeurs et d’autre part entre eux et la Directrice régionale des sports des Hauts-Bassins.
Après une concertation de part et d’autre et des coups de fil, une solution éphémère a été trouvée car les encadreurs disent camper sur leur position mais donne une chance aux organisateurs jusqu’à ce soir à 15h où se poursuivra la compétition.
Qu’à cela ne tienne, demande leur a été faite de mettre sur papier leur revendication afin qu’elle soit transmise à qui de droit. C’est après cette interruption que la compétition a démarré.
134 lutteurs vont investir l’arène
Au nombre de 140 lutteurs au départ, ils sont 134 à répondre à l’appel de la compétition des sports traditionnels plus précisément de la lutte traditionnelle. Parmi eux, on dénombre 104 garçons et 30 filles venus de 15 provinces de 11 régions. Ils sont repartis en trois pools, jeunes, filles et adultes.
Pour ce matin ce sont vingt lutteurs qui se sont tenu les culottes sur l’arène. En catégorie jeunes (46-50 kg) Séraphin TOE de la Boucle du Mouhoun a eu raison de Nikège ZIDA du Centre ouest. Son co-régionaire, Ephrem PARE, a lui également terrassé Faïçal SANGARE du Centre Ouest.
Dans la catégorie fille, Martine SAWADOGO triomphe face à Marie Louise KAZANGA.
La compétition se poursuit ce soir. Pour le tir à l’arc, les compétitions se tiendront les 30 et 31 mars. Ils sont 26 archers de 8 régions à se qualifier pour la finale dont 22 hommes et 4 femmes.
Y. Alain Didier COMAPORE