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MACO : le nouveau cardinal communie avec les détenus Dimanche 9 mars 2014. Ouagadougou. Le nouveau cardinal Philippe Ouédraogo a célébré une messe avec les détenus de la Maison d`arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) |
Dimanche 27 mars 2016. Il est 8h50 quand notre équipe de reportage entre dans la cour de la cathédrale de Ouagadougou. Le premier office, en langue nationale mooré, n’est pas encore terminé. Plusieurs centaines de personnes attendent paisiblement dans la cour. D’autres continuent d’arriver, et parmi elles : le président du Faso, Roch Marc Kaboré. Il descend de son véhicule et fait le pied de grue devant l’église.
Après une quinzaine de minutes d’attente, l’enceinte de la cathédrale est libre d’accès. On se bouscule pour avoir des places assises. La salle de culte refuse du monde. Plusieurs dizaines de fidèles vont devoir assister à la messe depuis l’extérieur. L’atmosphère est empreinte d’une solennité diffuse. L’office en français va alors débuter. C’est la musique de la chorale Notre Dame de l’immaculée conception qui vient fendre le silence avec le premier cantique du jour, Jésus est ressuscité. Puis, s’en suit le prêche du prêtre Paul Nikiéma. « Christ est vraiment ressuscité, Alléluia ! Alléluia !», s’exclame-t-il. Il poursuit en déclarant que la résurrection du Christ est un triomphe qui appartient à tous les chrétiens, en ce qu’elle symbolise la victoire sur toutes les difficultés de la vie et sur la faiblesse humaine.
Des adultes, le regard grave, semblent acquiescer d’un hochement de tête. Les enfants, eux, sans donner l’air de vraiment comprendre le sens de ces mots, sont assis sagement auprès de leurs parents, comme pour se conformer à une injonction de ne pas bouger. Durant un peu plus d’une heure l’ecclésiastique va s’atteler à expliquer le sens de Pâques dans son sermon ponctué par les chants de la chorale. Le prêtre résume l’importance de ce jour «saint» à travers «la mort de Jésus et sa résurrection trois jours plus tard en lien avec les saintes écritures».
Pâques, symbole de la foi chrétienne
L’abbé Nikiéma ajoute que le dimanche de Pâques est aussi le signe de la rémission des péchés, la mort de Jésus ayant racheté les âmes égarées. Le Père Paulin Kakulé Vyakuno-Wa-Karongo, assomptionniste à la cathédrale, qui a codirigé cette messe de 9h affirme que Pâques n’est pas seulement une fête, mais une solennité, parce qu’elle représente le sommet de la foi catholique. Tout fidèle devrait trouver en ce jour, la naissance de sa foi revigorée, insiste-t-il. Il ajoute qu’il sied de sanctifier ce jour en étant le plus proche possible de son Seigneur. C’est également à l’occasion de la fête de Pâques, et seulement après elle qu’on assiste à la venue de nouveaux baptisés dans la foi chrétienne.
Selon l’assomptionniste, par le baptême, le fidèle croyant meurt au péché et ressuscite avec le Christ. « Ainsi, de la nuit de Pâques, jusqu’au dimanche prochain, il y aura des catéchumènes qui recevront les sacrements de l’initiation chrétienne à travers le baptême, la communion ou la confirmation », précise-t-il. La Pâques vient mettre fin aussi à 40 jours de carême. Une pénitence par laquelle le fidèle catholique se repent et cherche la voie de son seigneur. L’Abbé Paul Nikiéma souhaite toutefois que « la gourmandise » ne fasse pas perdre aux croyants, les bénéfices de ce temps de carême. C’est pourquoi, aux derniers mots de son homélie, il lance : « aujourd’hui est un jour de fête, réjouissez-vous, mais pensez aux pauvres. Ne vous contentez pas de vous remplir le ventre seulement!». Une invite que la foule de fidèles reçoit avec le sourire. Un sourire qui ne quittera pas leurs visages même après la messe, quand chacun, ayant récupéré son véhicule, prend la direction de son domicile, avec la satisfaction et le soulagement d’avoir été en communion avec son Seigneur. Ce même sourire qu’affiche également le président Roch.
Fabé Mamadou OUATTARA
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