Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a lancé officiellement, le 25 mars 2016 à Ouahigouya, le Projet régional d'appui au pastoralisme au sahel-Burkina Faso (PRAPS-BF). Ce nouveau projet de près de 16 milliards de F CFA va permettre de booster le secteur de l'élevage dans six régions du Burkina.
Né de la volonté de six pays membres du Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse dans le sahel (CILSS), le Projet régional d'appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS) est une émanation de la déclaration de Nouakchott en octobre 2013 qui appelle à sécuriser le mode d’existence et les moyens de production des populations pastorales. Après le lancement du projet dans les 5 autres pays que sont le Mali, le Sénégal, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, celui du Burkina Faso est intervenu le 25 mars 2016 dans la cité de Naaba Kango, en présence du chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba. Celui-ci s'est réjoui de la naissance du nouveau projet dont l'objectif est d'« améliorer l’accès à des moyens et services de production essentiels et aux marchés pour les pasteurs et agropasteurs dans des zones transfrontalières sélectionnées et le long des axes de transhumance dans les six pays sahéliens».
Il s'agit aussi d'améliorer la capacité de ces pays à répondre à temps et de façon efficace en cas de crises pastorales ou d’urgences. Pour le Premier ministre, le PRAPS-BF vient à point nommé car l'élevage occupe une place de choix dans l'économie nationale. Il assure, selon ses dires, annuellement en moyenne 30% des recettes d’exportation du pays, occupe le 3e rang des produits pourvoyeurs de devises après l’or et le coton et occupe plus de 80% des ménages. Toutefois, le sous-secteur de l'élevage demeure confronté à d’énormes contraintes qui limitent son plein essor et sa réelle contribution à l’économie nationale. Il s'agit, entre autres, de la persistance des maladies animales, de l’obstruction des pistes d’accès aux points d’eau et aux pâturages, du déficit hydrique estimé à 50% environ en saison sèche, de la faible structuration et professionnalisation des acteurs. Et c'est pour apporter des solutions à ces difficultés que le gouvernement a entrepris de mettre en œuvre le PRAPS-BF. Financé à hauteur de 15,900 milliards de FCFA par la Banque mondiale et l'Etat burkinabè, le projet qui sera exécuté jusqu'en 2021 va couvrir six régions du Burkina que sont les Cascades, les Hauts-Bassins, la Boucle du Mouhoun, l'Est, le Sahel et le Nord.
Un financement additionnel en vue
L'atteinte de son objectif se fera à travers la mise en œuvre de cinq composantes à savoir, l'amélioration de la santé animale, celle de la gestion des ressources naturelles et la facilitation de l'accès aux marchés. Il y a également la gestion des crises pastorales, celle du projet et l'appui institutionnel. A terme, le projet va bénéficier directement à plus de deux millions de personnes dont 600 000 femmes. De quoi réjouir les bénéficiaires qui, par le truchement de leur porte-parole, Ibrahim Diallo, ont remercié le gouvernement et ses partenaires pour leur initiative qui va apporter des réponses aux préoccupations du monde rural. Séance tenante, ils ont promis de s'approprier le projet en vue d'améliorer leurs conditions de production. Le représentant du parrain de la cérémonie, le Baloum Naaba a, lui aussi, traduit sa joie de savoir que le Nord fait partie des régions bénéficiaires. Il s'est dit convaincu que la mise en œuvre du projet va impacter positivement la vie des ménages. Quant aux partenaires, ils ont renouvelé leur engagement à soutenir le Burkina dans le développement du monde rural.
‹‹ Nous sommes résolument engagés dans le double objectif d'éradiquer la pauvreté et de mieux répartir les fruits de la croissance ››, a indiqué le représentant-résident de la Banque mondiale, Cheick Fantamady Kanté. A cet effet, il a annoncé un financement additionnel de 40 milliards de FCFA en faveur du Sahel et toujours dans le domaine de l'élevage. Par ailleurs, les membres de l'équipe du PRAPS-BF ont été présentés au public et félicités par le chef du gouvernement. La coordonnatrice nationale du projet, Edith Vokouma, a assuré que son équipe s'attellera avec dévouement à l'atteinte des objectifs. Les officiels ont, en outre, visité des stands d'exposition de produits de l'élevage. Le PRAPS bénéficie de l'appui technique du CILSS sous le leadership politique de la CEDEAO et de l'UEMOA.
Mady KABRE