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Crans Montana 2016: Shokran bzzaf Dakhla!
Publié le samedi 26 mars 2016  |  FasoZine




Le millier de participants, dont 850 personnalités, à la 27è session du Forum Crans Montana qui s’est tenue du 17 au 22 mars sous le patronage de Mohamed VI, le roi du Maroc, a œuvré au renforcement des liens de solidarité entre les peuples du monde entier. C’est le sentiment général qui s’est dégagé de cette rencontre qui s’est tenue dans un premier temps sur les belles terres de Dakhla, à 1 690 kilomètres de Rabat, la capitale marocaine, avant de se poursuivre en mer, à bord d’un navire de croisière.



«Le Maroc a fait de la coopération Sud-Sud, un axe fondamental de sa politique étrangère et une ligne de conduite centrale de son action internationale. A ce titre, il s’emploie -tant individuellement qu’en collaboration avec les pays frères et partenaires-, à réaliser des programmes concrets dans des domaines ciblés, visant des résultats mesurables en termes de croissance et de bien-être des populations du Sud dans le domaine économique, mais aussi dans les domaines social, culturel, environnemental et religieux». Le message de Mohamed VI, porté par Yanja El Khattat, président de la région Dakhla-Oued Ed Dahab, collait comme un gant au thème d’ensemble de la 27è session du forum, «L’Afrique et la coopération Sud-sud: une meilleure gouvernance pour un développement économique et social durable».

Le cor de l’unité africaine

Mieux, le discours du souverain chérifien qui appelle à une solidarité et à la synergie d’actions des Africains sonnait comme un cor de l’unité pour replacer le continent noir au cœur de la coopération internationale en tant qu’acteur plein et non plus comme sujet subissant le diktat des maîtres du monde. Morceaux choisis de l’adresse de Mohamed VI à l’ouverture du Forum de Dakhla: «Après des décennies durant lesquelles notre continent a enduré les blessures d’un partage du monde imposé par la colonisation et subi les effets collatéraux de conflits idéologiques auxquels il était étrangers, il est temps que l’Afrique reprenne ses droits sur l’Histoire et la Géographie: une histoire riche des peuples africains unis par des siècles d’échanges et de liens variés; et une géographie qui plaide pour des ensembles sous-régionaux intégrés et complémentaires».

Enjeu politico-diplomatique

Le décor de la rencontre a été ainsi planté, dans un contexte politico-diplomatique sur fond de tension entre le Maroc et l’Onu. Comme une réplique au discours de Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies qui a usé du thème d’«occupation» pour illustrer la situation de cette zone, les propos du Roi ne souffraient non plus d’aucune ambigüité pour évoquer la «marocanité» de cette partie du Sahara: «Le choix renouvelé de la ville de Dakhla (…) marque la renaissance d’une vision du Sahara marocain», a signifié le président de la région avant de rappeler, toujours dans le message de Mohamed VI qu’il lisait, que «lors de la précédente session nous avons tenu à partager avec vous, notre ambition de mettre au point un modèle de développement nouveau pour cette région si chère à notre cœur».

Sur terre et sur mer

A Dakhla, sur terre comme sur mer, le millier d’invités au Forum Crans Montana 2016 n’a point chômé. Les panels se sont succédé et les échanges entre hommes et femmes d’affaire se sont multipliés. Une réunion des dirigeants des Etats insulaires du Pacifique en prélude à la Conférence internationale sur le climat (COP 22) que s’apprête à accueillir la belle ville marocaine de Marrakech, du 7 au 18 novembre 2016; des sessions sur la femme africaine, la sécurité humaine et alimentaire, les énergies renouvelables, le rôle nouveau et croissant des régions, et la santé; le forum de la jeunesse; un programme spécial de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco), etc.. Ce sont autant d’activités qui ont meublé les journées des participants. Pour joindre l’utile à l’agréable, c’est au cours d’une croisière qui les a ramenés de Dakhla à Casablanca, que les invités de Jean-Paul Carteron, ancien avocat français, fondateur en 1986 du Forum Crans Montana et président d’honneur de ladite institution, ont poursuivi les travaux. Ils se sont ainsi penchés sur l’amélioration de l’impact global de l’industrie maritime sur l’économie africaine; la réussite du Maroc notamment dans sa synthèse entre tradition et progrès et le développement prodigieux de ses provinces du sud; le renforcement de la coopération entre l’Afrique et l’Amérique du sud, etc. Comme à l’accoutumée, une cérémonie de récompenses a couronné les efforts d’hommes et femmes, leaders dans leurs domaines d’activité respectifs.

Ils étaient là

Une fois de plus, et ce depuis sa création, le Forum Crans Montana, une fondation qui a élu domicile dans la Principauté de Monaco en France, n’a pas failli à sa réputation de rassembleur de hautes personnalités. A Dakhla on pouvait compter, entre autres invités, le très disponible révérend américain, Jesse Jackson, ancien compagnon de lutte de l’immense feu Martin Luther King; Stjepan Mesic, président de la Croatie; Mladen Ivanic, membre de la présidence collégiale de la Bosnie Herzégovine; Dioncounda Traoré, ancien président de la transition au Mali; Vaclav Klaus, ancien président tchèque; Abdelaziz Othman Altwajiri, directeur général de l’Isesco; Rula Ghani, première dame de la république d’Afghanistan; Zineb Yahya Jammeh, première dame de la Gambie; Yusuf Buhari, fils du président du Nigeria; Paulo Portas, ancien vice-premier ministre portugais; Claude Guéant et Rachida Dati, anciens ministres français; Ntombenhle Perpetua Msiza, fille du président de l’Afrique du sud; Ousmane Kane, ancien ministre mauritanien des finances; Hakima El Haité, ministre déléguée marocaine; Amina Benkhadra, directrice générale des hydrocarbures et des mines du royaume chérifien et Tawfik Mouline, directeur général de l’Institut royal des études stratégiques du Maroc. Federico Mayor, ancien directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, s’est, lui, adressé à l’assistance du Forum Crans Montana 2016 par projection vidéo interposée.

Par Morin YAMONGBE (Ouaga-Dakhla-Ouaga)
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