Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba a lancé officiellement la campagne nationale d’aménagements hydro-agricoles, le jeudi 24 mars 2016 à Zambanega, un village de la commune rurale de Tanghin-Dassouri, situé à la sortie ouest de Ouagadougou. Ce sont 20 mille hectares de terres qui seront aménagés pour la compagne 2016-2017 afin de booster la production agricole.
Sur une superficie estimée à 500 mille hectares (ha) de bas-fonds aménageables et 233 500 hectares de terres irrigables, seulement 12% et 20% de ces surfaces ont été respectivement aménagés, alors que le Burkina Faso peine à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Aussi, le gouvernement a décidé de remédier à cette situation à travers une campagne nationale d’aménagements hydro-agricoles afin de booster la production agricole et atteindre la sécurité alimentaire. C’est le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba qui a donné le top de départ de ladite campagne, le jeudi 24 mars 2016 à Zambanega dans la commune rurale de Tanghin-Dassouri. Ce sont au total 20 mille ha de terres qui seront aménagés pour la campagne 2016-2017 soit 12 mille ha de bas-fonds, 5 mille ha de petits périmètres irrigués, 2 5 ha de grands périmètres irrigués à Bagré ainsi que la réhabilitation de 500 ha de périmètres irrigués. A en croire le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, dans un pays sahélien, comme le Burkina Faso, où l’eau constitue le principal facteur limitant la production, les aménagements hydro-agricoles des terres sont la pièce maîtresse du développement agricole et rural. Car a-t-il dit, elles offrent des possibilités de diversification, d’intensification des cultures, d’accroissement des productions et des revenus des populations. Il a certifié que la réalisation de ce vaste programme permettra de renforcer la sécurité alimentaire à travers une production additionnelle de plus de 100 mille tonnes de riz pour une couverture d’au moins 60% de la demande en riz national. « Elle permettra aussi d’augmenter considérablement l’offre en légumes et fruits sur les marchés national et international, de créer plus de 36 mille emplois directs et indirects », a-t-il assuré en précisant que ces changements vont générer des revenus additionnels de plus de neuf milliards de F CFA. Pour parvenir à ces résultats, le ministre Ouédraogo a souligné que l’accent sera mis sur la chaine de valeur agricole c’est-à-dire qu’aucun maillon du Triangle production-transformation-commercialisation ne sera occulté afin que les producteurs tirent pleinement profit de leur travail. Toutefois, il a souligné qu’il faut l’accompagnement de tous pour atteindre les prévisions.
La Chine Taïwan promet
6 mille ha aménagés
« Mon département prendra toutes les dispositions pour la réussite de l’opération. Les paysans devront adopter une organisation efficiente sur les périmètres aménagés, respecter les consignes techniques et adopter les innovations technologiques », a-t-il insisté. D’ailleurs séance tenante, le gouvernement et ses Partenaires techniques et financiers (PTF) ont fait don d’équipements et d’intrants agricoles de plus de 93 millions de F CFA à l’ensemble des producteurs du pays. Il s’agit, entre autres, de motopompes, de kits d’irrigation goutte-à-goutte, d’unités mobiles d’irrigation de complément, de charrues, de charrettes et d’engrais. Le Premier ministre s’est, quant à lui, dit rassuré pour la réussite du projet car, a-t-il relevé, toutes les dispositions y afférentes seront prises.
Il a en outre manifesté sa satisfaction car les réalisations prévues dépassent les objectifs consignés dans le programme quinquennal du président Roch Marc Christian Kaboré. « Nous devions aménager 25 mille hectares pendant le quinquennat. Nous sommes déjà à 20 mille ha pour 2016 et la cadence sera maintenue. Ce qui conduira à environ cent mille hectares aménagés pendant le mandat », s’est-t-il réjoui, convaincu que cela induira le développement du pays. « Il est prouvé qu’un producteur, en plus de la ration alimentaire de huit personnes gagne comme bénéfice plus de 400 000 F CFA sur un champ de riz d’un quart d’hectare. Ce qui lui permet d’assurer ses autres besoins », a-t-il expliqué. Il a donc invité tous les Burkinabè et les PTF à œuvrer pour la réussite de la campagne. D’ores et déjà l’ambassadeur de la Chine Taïwan au Burkina Faso, Shen Chen-Hong a rassuré que son pays participera à l’exécution du programme présidentiel à travers l’aménagement et la mise en valeur de 6 mille ha pendant la période 2016-2020, la dynamisation d’anciens bas-fonds, l’appui à la mécanisation des opérations culturales et l’accroissement de l’irrigation à partir du système solaire. « Pour les deux années à venir, nous ferons la promotion des chaines de valeurs du riz par la transformation et la commercialisation du produit fini », a-t-il promis. Pour ce faire, il a avancé que son pays envisage la mise en place de mini-usines de décorticage du riz dans certaines provinces.
Eliane SOME