Après une grève de 48 heures, du 09 au 10 mars 2016, les étudiants du Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya ont organisé une marche de protestation le mardi 22 mars 2016 en direction du gouvernorat du Nord pour remettre leur plateforme revendicative au premier responsable des lieux.
10 salles de classe empruntées sur des sites différents pour 500 étudiants, l’absence de bibliothèque et de salle informatique, l’irrégularité et la mauvaise qualité de la restauration, le retard dans le paiement des bourses de stage des étudiants en médecine, les sanctions abusives contre les meneurs de luttes, l’arrêt de la construction des locaux de l’université, ce sont entre autres les difficultés énumérés dans la plateforme revendicative des étudiants. Concernant la restauration, les frondeurs demandent le départ pur et simple du prestataire. « Cette revendication n’est pas négociable », ont-ils martelé. Pour eux, le prestataire a étalé des défaillances durant 4 ans et il n’est plus question pour eux de collaborer avec ce dernier.
Ils disent avoir, à maintes reprises, eu des entrevues avec le directeur régional des œuvres universitaires, mais aucun des manquements n’a été corrigé. Irrégularité dans la préparation et mauvaise qualité des repas, les jours se suivent et se ressemblent avec cette structure. « Nous avons atteint la limite du supportable. Son départ ou rien », exigent les étudiants. Au plan pédagogique, Armel Siéni, membre du comité exécutif de l’ANEB, et ses camarades dénoncent une irrégularité des cours et une programmation anarchique des évaluations. Armel Siéni pointe du doigt le cas des étudiants en 2e année de médecine qui ont passé un mois sans faire cours et ceux en 3e année de gestion des ressources humaines et de gestion foncière et immobilière qui sont à leurs 2e et 4e semaines sans cours. Sur la plateforme revendicative de plus de vingt points, les étudiants en ont retenu trois pour en faire une plateforme minimale à résoudre à court terme.
Il s’agit du changement du prestataire chargé de la restauration et de la mise à disposition de la salle informatique et de la bibliothèque. Recevant la plateforme revendicative des étudiants, le gouverneur de la région du Nord a assuré qu’il la transmettrait avec diligence au ministre des Enseignements supérieurs. Il a souligné la nécessité de la mise en place d’un comité pour trouver des solutions aux problèmes évoqués. Nous en avons assez d’entendre ces propos. Nous voulons une université indépendante, pas rattachée à celle de Ouagadougou », réclamaient les étudiants. « Résistance », répétaient-ils. La gravité des mines et la fermeté du ton indiquent clairement que les frondeurs ne sont pas près de capituler. Une autre mauvaise nouvelle est la suspension des cours du soir en 1re et 2e années de GRH.
Emery Albert Ouédraogo