L’Office national des aires protégées (OFINAP) a organisé une conférence de presse, le mercredi 26 juin 2013, à Ouagadougou. L’occasion pour la structure de présenter des ivoires de près de 200kg, saisies, grâce au démantèlement d’un réseau de trafiquants d’ivoire qui opérait dans le ranch de gibier de Nazinga (situé entre la province du Nahouri et de la Sissili) avec des complicités à Ouagadougou.
L’objet de la conférence de presse, organisée par l’Office national des aires protégées (OFINAP), le mercredi 26 juin 2013 à Ouagadougou, montre que le braconnage des éléphants est en recrudescence au Burkina. En effet, un réseau de trafiquants d’ivoire de près de neuf (9) personnes a été démantelé, grâce à la coopération entre les Eaux et forêts du ranch de Nazinga et la Brigade anti-criminelle (BAC) de Ouagadougou. Le chef de l’unité de gestion du ranch de Nazinga, Dieudonné Yaméogo, a indiqué que l’ivoire saisie est de l’ordre de près de 200 kg. «Il y a une augmentation du braconnage car l’ivoire coûte cher. Sur le marché, le prix du kilogramme varie entre 80.000 et 150 000 F CFA, alors qu’un éléphant peut avoir des défenses de quarante-cinq kilogrammes (45kg)», a-t-il affirmé. Le directeur général de l’OFINAP, Sibiry Traoré, a fait savoir que l’enquête a débuté courant 2012, lorsqu’une dizaine d’éléphants fut braconnée dans le ranch de gibier de Nazinga. «Les investigations engagées par le service protection et Lutte anti-braconnage (LAB) du ranch ont abouti à l’arrestation d’un certain Tibila Dominique Ouédraogo et à son défèrement devant les tribunaux de Manga», a-t-il révélé. Mais, les enquêtes avaient révélé que le coupable était membre d’un réseau qui trafiquait les défenses d’éléphants entre le Burkina et un pays voisin. «Avec l’appui des autorités judiciaires du tribunal de Manga, un dossier spécial a été ouvert par la brigade de Nazinga pour démanteler le réseau. Divers pièges ont été tendus dans lesquels les trafiquants devaient tomber dans la semaine du 10 au 16 juin 2013», a-t-il ajouté. Du ranch de Nazinga jusqu’à Ouagadougou, le LAB, en collaboration avec la BAC, a réussi à appréhender neuf(9) personnes dont cinq ont été déjà déférés au tribunal de Manga. Différents objets ont été saisis dont des défenses d’éléphants et des fusils et carabines de chasse. Parmi les présumés braconniers, une femme commerçante ayant un enfant en allaitement serait l’un des cerveaux du groupe, les autres étant soit des artisans, soit des cultivateurs. Le commandant de la BAC de Ouagadougou, Patrice Yéyé, a salué l’esprit de collaboration qui a prévalu entre sa brigade et les Eaux et forêts pour mener à bien cette opération. Par ailleurs, le directeur général de l’OFINAP, Sibiry Traoré, met en garde les amateurs de viande sauvage. «Que ceux qui aiment la viande de brousse s’assurent désormais, que le plat de gibier qu’ils ont devant eux n’est pas le fruit du braconnage pour ne pas risquer de subir les dures règles de la loi». Il a précisé que s’il est interdit de tuer le gibier en dehors des règles établies en la matière, il est également interdit de transporter, de vendre, d’acheter ou de céder, dans quelques conditions que ce soit, de la viande ou des produits d’animaux sauvages issus du braconnage. Pour M. Traoré «La faune constitue aujourd’hui, une richesse indéniable pour notre pays». En 2012, l’OFINAP seul, a retiré de la chasse et du tourisme de vision, environ (180 000 000) cent quatre vingt millions de francs CFA.
Le ranch de gibier de Nazinga est une zone de faunistique protégée, basée dans une aire de 940 hectares au Sud du Burkina. Partagé entre la province de Nahouri et celle de la Sissili, le ranch est riche d’une faune composée selon le recensement de 2012, de 893 éléphants, 2334 hippotragues, 1646 bubales, 1357 waterbucks, 680 guibs harnachés, 2000 phacochères et une kyrielle de singes que l’on peut observer, à tout moment de la journée. Le ranch recevrait environ 6000 touristes par an.