Quant au mode opératoire des délinquants, Alassane Ouédraogo révèle qu’ils procèdent par embuscades avec guet. , explique le chef de patrouille. La lutte contre le grand banditisme exige beaucoup de tact et une synergie d’action. C’est pourquoi, à chaque poste de police, les différentes équipes de patrouille marquent un arrêt pour signaler leur présence dans la localité.
Au commissariat de la commune rurale de Mogtedo, l’équipe de Alassane Ouédraogo, après quelques échanges avec , consigne son passage dans le registre de la main courante (NDLR : registre où on enregistre tous les événements de la journée). , reconnaît le régisseur du jour qui a requis l’anonymat. En l’absence du commissaire de police, il n’a pas voulu nous en dire plus. Respect de la hiérarchie oblige. Autre commissariat, même scénario. Au commissariat central de police de Zorgho, ce sont des policiers en pleine préparation pour une mission d’interpellation que nous rencontrons. «Mes éléments s’apprêtent à aller à la trousse d’un coupeur de routes qui sévit à 40 km de Zorgho, précisément dans le village de Bargué. Les populations, lasses de subir les agressions de cet individu bien connu de tous dans le village, sont venues se plaindre», nous confie le directeur provincial de la police nationale, Lassané Bargo. Nous ne pourrons pas suivre cette mission car, de l’avis de M. Ouédraogo, . Nous rebroussons chemin pour Wayen où une mission nous attend pour un retour à la base afin d'aller en patrouille avec l’équipe chargée de la lutte contre le terrorisme.
A la base de l’UIP-PN, ce sont des soldats en pleine séance d’entraînement que nous apercevons. Pour le chargé de la formation continue et de la discipline à l’UIP-PN, l’officier Dakiswendé Moïse Tiendrébéogo, le rêve de tout terroriste, c’est de semer la terreur au sein de la population par des prises d’otages, le déclenchement d’engin explosif, etc. C’est la raison pour laquelle, les éléments de cette unité d’élite sont au quotidien formés aux techniques d’intervention et de libération d’otages, aux nouvelles techniques de maintien de l’ordre, de violences urbaines..., explique M. Tiendrébéogo. En outre, indique-t-il, des équipes de lutte contre le terrorisme patrouillent dans la capitale burkinabè, en l’occurrence dans les lieux de grande affluence, les ambassades, les représentations diplomatiques, les symboles de l’Etat, les édifices publics…pour parer à toute éventualité. , nous révèle le commandant de l’UIP-PN, Oumar Soulama, venu assister à l’exercice physique de ses éléments.
Allée en précurseur, l’équipe de l’assistant de police Salifou Traoré informe la hiérarchie que tout est fin prêt pour déclencher l’opération. Sur-le-champ, une équipe d’intervention est constituée. A 300 mètres de la maison d’habitation du présumé coupable, l’assaut est lancé. Trois jeunes hommes dont l’âge est compris entre 20 et 25 ans venus profiter de l’ombre du manguier planté devant le domicile du présumé criminel sont maîtrisés. Apparemment surpris de ce qu’il leur arrive, ils gardent le silence. Les habitants du secteur accourent de tous les sens pour en savoir davantage sur . , entend-on de la maîtresse des lieux. La perquisition commence et le suspect, absent de la concession, est vite identifié, grâce à sa photo d’identité que sa compagne fournit aux éléments présents sur le théâtre des opérations. Interrogée sur sa destination, elle laisse entendre : .
D’un geste anodin, le commandant de suivi des opérations donne l’ordre de quadriller tout le secteur. Après quelques minutes, les éléments ramènent le nommé Larry Ula Okoro. Il vient de tomber dans la gueule du loup. D'une taille moyenne de 1m70, les cheveux frisés, l'angoisse se lit sur le visage de cet individi de teint claire dont l'accoutrement laisse penser à un disc jockey. , indique un traqueur, muni d’un pistolet automatique. Après 50 minutes, c’est la fin de l’opération. Un ordinateur portable, des cartes SIM, des téléphones portables et un reçu de retrait Western Union en provenance de l’Australie ont été saisis (NDLR : retrait Western Union effectué le jour de son interpellation).
Toute chose qui corrobore son appartenance probable à un réseau de cybercriminels. Très vite, il est conduit au poste pour la suite des investigations. Selon le commandant adjoint de l’UIP-PN, par ailleurs chargé du bureau des ordres et des opérations, Issa Zongo, outre les équipes en patrouille, des éléments en attente sont toujours prêts à intervenir à tout moment. , affirme M. Zongo.
Une lutte sans merci
Dans la , nous voici à nouveau sur l'axe-Ouagadougou-Zorgho. Il est 1h du matin. Le dort à point fermé. Seul le hululement de quelques hiboux témoigne qu’il y a vie dans cette partie de la terre. Partis de Ouagadougou depuis la veille, les éléments de Alassane Ouédraogo sont camouflés dans l’obscurité, à une dizaine de kilomètres du fleuve Massili. Nous sommes à Kougri. , déclare Honoré Zagré, chef de l’équipe, venue en renfort.
Nous poursuivons notre randonnée. Le regard braqué sur la voie, très vite, notre équipe détecte un suspect. Assis sur une moto, à vive allure, il déchire la nuit avec, en sa possession, une barre de fer. Sommé de s’arrêter, il s’exécute. Après les vérifications d’usage, M. Zagré conclut : . A Rapandama, localité située sur la RN4, c’est au tour d’un fraudeur d’être dans le viseur de l’équipe de patrouille. Transportant diverses marchandises sur sa mobylette, il eut son salut en disparaissant dans la broussaille bien que sommé de s'immobiliser. , prévient M. Zagré.