Ceci est le message du ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité, Jérôme Bougma, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’abus et le trafic de la drogue lisez.
L’Assemblée générale des nations unies a décidé, en 1987 à travers la Résolution N° 42/112, de réagir face au fléau que représentent les drogues en instaurant à la date du 26 juin une Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues. Cette journée de mobilisation est destinée à sensibiliser la population aux risques encourus par la consommation de ces substances et s’inscrit dans la dynamique de continuité et de consolidation des acquis des actions et dans l’optique de relever les défis face au phénomène de la drogue dans le monde et dans notre pays.
La commémoration de la Journée mondiale de lutte contre la drogue offre ainsi, une nouvelle fois, l’occasion au gouvernement du Burkina Faso d’une part, de réitérer sa ferme détermination dans la lutte contre la drogue et les substances psychotropes et d’autre part, d’exprimer sa résolution à renforcer les actions de coopération pour parvenir à une société internationale affranchie de l’abus des drogues. Engagé depuis plusieurs décennies dans la prévention et la répression de la production, la commercialisation et la consommation de la drogue, notre pays reste cependant confronté à de nombreux défis sur le terrain de la lutte, du fait de sa situation géographique, au cœur de l’Afrique de l’Ouest.
A titre illustratif, au cours des cinq dernières années, des quantités importantes de drogues et de substances nuisibles ont été saisies au nombre desquelles ont peut noter : 84,873 tonnes de cannabis ; 96,688 kg de cocaïne ; 1,497 kg d’héroïne ; 44,027 tonnes de substances psychotropes communément appelées « médicaments de la rue ». Le gouvernement salue ici l’engagement des forces de défense et de sécurité ainsi que la justice qui, par leurs actions conjuguées ont permis l’arrestation, le jugement et la condamnation de 1250 personnes impliquées dans le trafic de la drogue. Ces actions fort appréciables n’ont malheureusement pas permis une éradication complète du trafic de la drogue et de sa consommation. Aussi, en vue de relever les nombreux défis qui se présentent à l’ensemble de la communauté nationale et de joindre ses actions à celles du reste du monde, le Burkina Faso a souscrit à l’engagement de la communauté internationale de consacrer une journée, le 26 juin, à la réflexion sur les voies et moyens de lutter efficacement contre le phénomène.
Pour cette année 2013, la célébration de la journée aura lieu à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord autour du thème « Abus des drogues et pires formes de travail des enfants dans les mines et carrières ». Le choix de ce thème est d’une très grande actualité. En effet, l’essor enregistré dans le secteur minier présente malheureusement des inconvénients au plan social se traduisant entre autres par une exploitation et un travail indécent des enfants dans les mines artisanales. Ainsi, plus de 27 400 enfants travaillent dans les industries extractives et cela dans des conditions extrêmes. Sur un échantillon prélevé de 200 mines et carrières artisanales, environ 40% des enfants qui y travaillent ont moins de douze ans et 98% d’entre eux accomplissent plus de dix heures de travail par jour. Leur fragilité conjuguée aux conditions de travail pénibles les exposent à l’usage des drogues et autres substances psychotropes nuisibles à leur santé. Les enfants impliqués dans ces activités illicites sont exposés à la violence qui nuit gravement à leur développement mental et physique. De plus, ils ne peuvent pas développer de bons rapports sociaux et sont susceptibles de souffrir de dépression, de dépendance à l’alcool et à la drogue, de difficultés identitaires et de devenir des jeunes délinquants. C’est pourquoi, au-delà de son caractère commémoratif, cette 24e journée nous interpelle sur la nécessité d’une intensification de la lutte contre les drogues et les pires formes de travail des enfants. Aussi le gouvernement lance-t-il un appel à tous les acteurs impliqués, afin qu’ils redoublent d’ardeur dans la lutte contre la drogue, dans une synergie d’actions pour gagner le pari d’un Burkina Faso sain et débarrassé du spectre de la drogue et de ses conséquences néfastes.
Dr. Jérôme BOUGOUMA Commandeur de l’Ordre national