Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Art et Culture
Article



 Titrologie



Sidwaya N° 7445 du 25/6/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Art et Culture

BEPC 2013 : Des résultats à la hauteur du niveau des élèves
Publié le mercredi 26 juin 2013   |  Sidwaya


Examens
© Autre presse par DR
Examens du secondaire : le ministre Ouattara donne le top départ


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

«AOF : Association des Orphelins du Faso » ; « AEF : Association des Elèves du Faso ». « Deux obstacles à l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest : Le SIAO et les NAK ; la coupe abusive du bois et la dégradation des sols ; le manque de chômage et du budget national pour les véto de la CEDEAO ; le Burkina et le Niger ; l’obscurité et l’intégralité ».
Aussi comique et amusant que cela puisse paraître, ces perles du BEPC 2013, continuent de faire le tour de la toile, et donnent le tournis à lire entre les lignes. En effet, comment comprendre que des questions auxquelles des élèves de CM2 devaient répondre avec aisance puissent troubler le sommeil des élèves de la 3e, au point de les priver d’un diplôme, le BEPC ?

Si le second tour leur a quelque peu réussi, rehaussant du même coup le taux de réussite, il n’en demeure pas moins que les résultats du BEPC 2013, sont pour le moins qu’on puisse dire, les pires de ces dernières années.
« Les épreuves étaient difficiles », « on a maté les enfants », « on a serré cette année », pouvait-on entendre après des résultats à la limite catastrophiques. Pourtant, les sujets étaient bel et bien abordables ! Il convient, à notre entendement, de se questionner sur ces faibles taux de réussite enregistrés aux examens du BEPC, avec parfois des jurys de 10 admis sur un effectif total de 360 candidats au premier tour.

A l’analyse, on se rend compte que ces résultats reflètent au chiffre prêt, le niveau des élèves. Avec des candidats qui ont du mal à écrire une bonne phrase en français, il est normal qu’ils ne puissent pas réussir à un examen de niveau 3e. Les épreuves n’étaient donc pas difficiles, mais ce sont plutôt les élèves qui n’ont pas le niveau de la classe de 3e et par conséquent, le niveau des épreuves.
Comment peut-il en être autrement, si sur tous les toits, on clame l’éducation pour tous, avec à la clé des taux de scolarisation flatteurs, encouragée par le passage en classe supérieure avec des moyennes annuelles pour lesquelles ils devaient être normalement exclus.

Dans des établissements et écoles où les élèves n’ont plus peur de l’enseignant parce qu’il n’a aucun moyen de pression sur eux, le résultat ne peut qu’être hallucinant quand il s’agit de leur administrer à l’examen, des sujets qui est de l’ordre de leur niveau.
Que dire des parents qui pensent que l’essentiel pour eux est de payer la scolarité de leurs enfants ? Passant la plupart de leur temps libre loin de leurs progénitures, ils n’ont cure des devoirs de maisons et se soucient peu du fait que leurs enfants apprennent les leçons. Oubliant généralement que l’éducation et l’instruction sont une paire indissociable pour des enfants, ils laissent ces derniers à la merci de leur seule volonté de réussir.
Le point d’honneur de cet échec est la prolifération des établissements d’enseignement privés dans nos villes et campagnes. Il suffit d’avoir un « célibatérium » qu’on transforme rapidement en lycée ou collège. Souvent à 120 élèves par classe (pour un effectif normal de 60 élèves par classe), les élèves, coincés comme des sardines, ne peuvent convenablement étudier dans de telles conditions.

Les enfants des voisins qui ont à peine le BAC et qui chôment deviennent d’office les professeurs, sans aucune qualification ou expérience à enseigner. Même avec une qualification et une expérience, il est quasiment impossible pour un enseignant de pouvoir transmettre le savoir à autant d’élèves et surtout, de les suivre individuellement.
Certains fondateurs qui pensent plus au gain financier qu’à la réputation et au sérieux de leurs établissements, se plaisent à se faire la concurrence sur le nombre d’élèves inscrits dans leur lycée. Ils balaient ainsi du revers de la main, la réussite qui devait être leur crédo. Ainsi, un élève exclu pour indiscipline dans un lycée est vite accepté dans un établissement voisin, pour peu que les parents s’acquittent des frais de scolarité. Il en est de même pour les élèves exclus pour mauvais résultats.

Cette baisse de niveau est aussi imputable à ces enseignants qui eux-aussi, semblent être venus au métier non pas par vocation mais parce qu’ils cherchaient du travail. Faisant parfois le show et flirtant avec des filles qu’ils enseignent, il leur est quasiment impossible de déposer ces manteaux de copain et de copine, pour arborer ceux d’enseignant et d’enseigné avec des répercutions sur la crédibilité des professeurs et leur respect par les autres élèves. Si l’on sait que généralement l’élève ne rend que ce qu’il a appris, la qualité de l’enseignement mérite également d’être mise en cause.

Il faut le dire, on n’est pas encore sorti de l’auberge et l’ensemble des acteurs du système éducatif doivent se remettre en cause. A commencer par les enfants eux-mêmes qui devront mettre beaucoup plus de sérieux dans les études. Pour sa part, l’Etat burkinabè gagnerait à mettre de l’ordre dans les établissements privés et augmenter les infrastructures d’accueil des lycées publics, pour décongestionner les effectifs. C’est à ce seul prix que les choses pourront s’améliorer, si vraiment la volonté y est.

- Jean-Marie TOE

 Commentaires