La commune rurale de Baskouré, dans la province du Kouritenga, a abrité le 25 juin 2013, la cérémonie de lancement de la campagne de traitement de masse contre les maladies tropicales négligées. La campagne, selon le ministre de la Santé, Léné Sebgo, s’inscrit dans la perspective d’éliminer totalement ces maladies à l’horizon 2020.
Les maladies tropicales négligées demeurent un problème de santé publique. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 1,2 milliard de personnes, dans 82 pays, vivent dans des zones d’endémie de la filariose lymphatique et environ 120 millions de personnes sont touchées par la maladie. La bilharziose affecte 200 millions de personnes dans les régions du monde où plus de 650 millions de personnes sont à risque. On estime que 37 millions de personnes seraient infectées par l’onchocercose, principalement en Afrique. Les vers intestinaux touchent plus de 2 milliards de personnes dans le monde entier. Le trachome affecte 84 millions de personnes avec des complications oculaires sérieuses chez 8 millions. Comme on peut le constater, la situation au plan mondial est dramatique. Le Burkina n’est pas en reste car des études ont permis de dénombrer que de nombreuses zones sont co-endémiques de plusieurs de ces maladies et que les prévalences restent encore assez élevées, en dépit des efforts fournis. Aussi, la campagne de traitement de masse contre ces maladies se veut-elle comme une panacée. Cette année, c’est le village de Renghin dans la commune rurale de Baskouré qui a servi comme rampe de lancement. L’édile de la localité, Kayaba Alexis Sandhouidi, s’est réjoui du choix porté sur sa localité. « Ce sont des maladies invalidantes, avilissantes et qui tuent », s’est écrié le maire avant d’inviter les populations à se mobiliser pour la réussite de la campagne qui vise à éradiquer le fléau à l’horizon 2020.
Le ministre de la Santé, Léné Sebgo, pour sa part, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à lutter contre ces maladies. La présente campagne, a-t-il précisé, sera consacrée à la lutte contre la filariose lymphatique, l’onchocercose et les vers intestinaux. « 47 districts sanitaires soit 9 millions 331 mille 208 personnes âgées de plus de 5 ans seront traitées par les médicaments. La mise en campagne de traitement de masse mobilisera 2559 agents de santé et 19 323 agents de distributeurs communautaires », a annoncé le ministre. Dans ces conditions, l’espoir d’une victoire est permis. Déjà, a ajouté le premier responsable du département de la Santé, 5 régions sanitaires, le Plateau central, les Hauts-bassins, les Cascades, le Nord et le Sahel, ont interrompu la transmission de la filariose lymphatique et ne seront pas concernés par les traitements de masse dans les années à venir. Léné Sebgo a, lui aussi, insisté sur l’adhésion des populations. Aussi, a-t-il, séance tenante, donné le top de départ de la campagne en prenant les médicaments indiqués. Une visite de ménages a constitué le dernier acte de la sortie du ministre .
Par Raogo Hermann OUEDROGO