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Le Pays N° 5386 du 25/6/2013

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Vie chère au Burkina : La CCVC appelle à une journée de protestation le 20 juillet
Publié le mardi 25 juin 2013   |  Le Pays


Fête
© aOuaga.com par AO
Fête du travail : Marche des travailleurs suivie de la remise du cahier de doléances.
Mercredi 1er mai 2013. Ouagadougou : Les travailleurs commémorent la fête du travail par une marche suivie de la remise du cahier de doléances.


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Ceci est une déclaration de Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC). Elle appelle à une journée de protestation le 20 juillet prochain sur toute l’étendue du territoire.

« Travailleuses, travailleurs, populations du Burkina Faso, peuple du Burkina Faso,

La situation socioéconomique du Burkina Faso ne cesse de s’aggraver, plongeant ainsi de larges couches des populations de nos villes et campagnes dans une grande misère. Malgré les discours auto-flatteurs des autorités de la 4e République estimant nos indicateurs de croissance « au vert », voilà en effet que notre pays demeure classé en queue de peloton au plan mondial, ainsi que l’atteste notre rang de 183e/186, selon le Rapport national de l’indice du développement humain (RNDH) 2012 du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Aujourd’hui encore, la situation demeure très préoccupante. Coût de la vie : depuis quelques années, la vie chère demeure une dure réalité pour la grande majorité des Burkinabè. La flambée des prix des produits, notamment ceux de grande consommation, frappe toutes les couches populaires, en particulier les travailleurs salariés des secteurs public et privé, celles et ceux de l’économie informelle (petits commerçants, artisans, vendeuses de légumes et fruits), les paysans, les retraités, les sans emplois, etc. A cela, il faut ajouter le coût élevé des services sociaux (santé, éducation), ainsi que les nombreux impôts et taxes qui rendent encore plus difficiles les conditions de vie des populations, en particulier les couches défavorisées que sont notamment les femmes et les jeunes. Santé : Alors que la conférence des Chefs d’Etat d’Abuja de 2001 a préconisé que chaque pays alloue un minimum de 15% de son budget à la santé, le budget du Burkina Faso affecté à ce secteur a oscillé de 2001 à 2010 entre 6 et 8,45% pour atteindre 12% en 2013. Dans un tel contexte, il n’est pas surprenant que le droit à la santé demeure une quête vaine pour bon nombre de Burkinabè issus des couches populaires.

En plus de maladies courantes, des épidémies ont cours chaque année et de manière cyclique, faisant des ravages parmi les populations, surtout infantiles. Les coûts élevés des prestations, en rapport, avec le niveau de vie général éloignent les gens du peuple des soins de santé.

Education : Malgré les engagements pris au Forum mondial de l’éducation de Dakar en 2000 d’allouer 20% du budget national à l’éducation, l’on constate, 13 années après, que ce budget oscille entre 14 et 16% tous ordres d’enseignement confondus, alors qu’il devrait se situer au-delà de 40% avec l’évolution des effectifs. L’on assiste par ailleurs à une privatisation accrue de l’éducation. De nos jours, dans la ville de Ouagadougou, plus de 93% des établissements du préscolaire, 61,27% du primaire, 92,30% du secondaire, 89,83% de l’enseignement technique et 95,65% du supérieur relèvent du privé.

Corruption et crimes économiques : Sous ce chapitre également, détournements de deniers publics, vols crapuleux, fausses factures, fraudes de toutes natures, gestion mafieuse de marchés publics demeurent le sport favori des dirigeants, tant au niveau central que des collectivités. L’opinion publique garde en mémoire, par exemple, la réfection scandaleuse de la mairie de Ouagadougou à un milliard cinquante millions de francs CFA (1. 050 000 000 F CFA) ou encore la construction de l’insignifiant « monument du cycliste » (à Ouagadougou) à des dizaines de millions de francs, monument qui sera du reste rasé pour des besoins d’aménagement d’infrastructures routières de la ville.

A cela s’ajoute une tendance à la banalisation de la délinquance en col blanc, ainsi que l’ont illustré ces dernières années les cas Ousmane Guiro (ex-Directeur général de la douane) et Joseph Paré (ex-ministre et ex-ambassadeur du Burkina Faso en France), tous deux impliqués dans des dossiers de présomption de malversations financières et qui ont jusqu’ici bénéficié d’une indolence complice de la Justice.

Chômage des jeunes : Les difficultés d’accès à des emplois publics ou privés demeurent une profonde source d’angoisses pour la jeunesse, ainsi confrontée à l’incertitude du lendemain. Les chiffres indiquent que pour 8 224 postes à pourvoir pour les sessions de 2013, les administrateurs des concours de la Fonction publique ont enregistré 523 000 candidatures. Une autre situation bien préoccupante qui constitue un handicap au développement futur de notre pays. Libertés démocratiques et syndicales : Les inégalités sociales s’aggravent de plus en plus au Burkina Faso avec notamment la concentration du pouvoir politique et économique entre les mains d’une minorité aux affaires (ministres, députés, hauts fonctionnaires, directeurs d’entreprises publiques, opérateurs économiques, agissant en solitaire ou en clubs d’amis). Dans le même temps, la majorité de la population (travailleuses et travailleurs des secteurs public, parapublic, privé, élèves et étudiants, commerçantes et commerçants, artisans, paysans, actrices et acteurs de l’économie informelle, sans emploi ) croule sous le poids de la misère qui s’accentue d’année en année. Le fossé continue de s’élargir entre riches et pauvres. Face à la détermination des populations à se battre pour de meilleures conditions de vie et de travail, le pouvoir de la IVe République a fait adopter des textes liberticides et antisyndicaux, ouvrant la voie à des licenciements abusifs des délégués du personnel tel que vécus à la SOMITA, à la SN/SOSSUCO, etc.

Accaparement des terres et gestion de parcelles : Les autorités de la IVe République sont impliquées dans bien de cas de scandales d’expropriation des terres des paysans. Exemples : cas du « verger litigieux » en 2011 du paysan de Koudougou, dans lequel plusieurs noms de dignitaires du régime ont été cités comme attributaires de parcelles ; cas de la détresse des populations de la province du Ziro expropriées de leurs terres par le biais de l’agrobusiness, etc.

Travailleuses, travailleurs, populations du Burkina Faso, Peuple du Burkina Faso,

C’est dans un tel contexte de paupérisation que le gouvernement, de façon unilatérale et arbitraire, a procédé le 21 avril 2013, à la veille du premier mai, fête du travail, à l’augmentation du prix du gaz butane faisant passer ainsi de 4 000 F CFA à 5 000 F CFA, la bouteille de 12kg (soit une augmentation de 25%) et de 1 560 F CFA à 2 000 F CFA celle de 6 kg (soit une augmentation de plus de 28%). En plus, il a annoncé une augmentation prochaine des prix d’autres produits de grande consommation tels le pain, le sucre, l’huile alimentaire, etc. Ces annonces sont encore plus inacceptables quand on sait que c’est dans le même temps que le pouvoir de la IVe République travaille d’arrache-pied à la mise en place d’un sénat qui, indubitablement, va coûter très cher au contribuable sans que l’on ne perçoive ce qu’il a de mieux que la défunte deuxième chambre et ce qu’il apportera de plus au processus démocratique avec sa composition de 89 personnes dont 29 nommés par le président du Faso lui-même. En plus, le même pouvoir continue de rejeter les candidatures indépendantes qui figurent en bonne place dans la plate-forme d’action de la CCVC. Or, au regard des nombreux problèmes vécus par nombre de partis politiques à l’occasion des élections couplées du 2 décembre 2012, le refus des candidatures indépendantes constitue une négation des droits démocratiques des citoyens qu’il est impérieux de corriger si on veut faire avancer le processus démocratique.

Travailleuses, travailleurs, populations du Burkina Faso, peuple du Burkina Faso,

Face à l’augmentation du prix du gaz et à celles annoncées des prix de l’huile, du riz, du sucre qui vont avoir une grave incidence sur les conditions d’existence déjà très précaires des populations, face aux réponses négatives sur les revendications essentielles des travailleurs, des élèves, des étudiants, des paysans, des commerçants et face à la flambée des prix des produits, la CCVC ne peut rester les bras croisés. Conformément aux objectifs qu’elle s’est fixée à sa création, la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC), vous invite :

à renforcer nos cadres et structures organisationnels que sont nos syndicats et nos associations diverses ;

à élever votre capacité d’organisation sur l’ensemble du territoire et à mettre en place et faire vivre les coalitions contre la vie chère dans les régions, provinces, villages, arrondissements et secteurs des villes et sur les lieux de travail et d’activités comme les marchés et les yaars, les usines et les entreprises ;

à vous tenir prêts et à vous mobiliser pour une journée nationale de protestation le samedi 20 juillet 2013, sur toute l’étendue du territoire, contre les mesures envisagées par le gouvernement au mépris des intérêts des populations et d’exiger un examen sérieux et favorable de la plateforme d’action de la CCVC.

NON AU RENCHERISSEMENT CONTINU DU COÛT DE LA VIE ! VIVE LA CCVC !

OUAGADOUGOU, LE 18 JUIN 2013

Ont signé pour la Coordination Nationale, le Bureau :

Président

Tolé SAGNON

Secrétaire Général / CGT-B

1er Vice-Président

Chrysogone ZOUGMORE

Président/ MBDHP

2e Vice Président

Tahirou TRAORE

Secrétaire Général / SYNATEB

Jean Claude MEDA

Président /AJB

Claude WETTA

SE /REN LAC

Olivier G. OUEDRAOGO

Mahamadou FAYAMA

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