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© AFP par DR
Sommet Etats Unis - Afrique : Arrivée des chefs d`états à la Maison Blanche pour un dîner de groupe Mardi 5 Aout 2014. Etats-Unis, Washington. Arrivée des chefs d`états à la Maison Blanche pour un dîner de groupe pendant le Sommet Etats Unis/Afrique à Washington. Photo: le président Mahamadou Issoufou |
C’est la fin d’un faux suspense. Mahamadou Issoufou a été déclaré vainqueur du second tour de la présidentielle qui l’opposait théoriquement à Hama Amadou avec 92 , 4% des suffrages exprimés contre 7,5% à son challenger selon des résultats provisoires. On devrait dire 92% seulement vu les infirmités qui ont émaillé ce scrutin ; car en face ce n’était même pas maïs, comme aimaient dire les partisans de Laurent Gbagbo de son adversaire Alassane Ouattara, il n’y avait plus rien puisque c’est à un fantôme bien vivant que le président sortant était censé se mesurer.
En effet, après avoir battu campagne du fond de sa cellule de Filingué où il était détenu depuis novembre 2015 dans le cadre de l’affaire dite des bébés trafiqués, le patron du Modem Lumana a dû être évacué par avion médicalisé vers la France à seulement quatre jours du second tour ; un coup du sort qui laissera le champ libre à un concurrent déjà dopé après que l’opposition a appelé au boycott pur et simple du second tour.
Voilà donc une élection dont le seul enjeu se résumait au taux de participation qui, si l’on en croit les résultats toujours provisoires, est de 59,7%, preuve que le mot d’ordre de boycott n’a pas vraiment été suivi.
Alors au bout du compte et du décompte reste ce score stalinien qui jure avec la réalité démocratique du Niger, ce pays où les forces politiques sont si équilibrées que jusqu’à présent aucun candidat à la présidentielle n’est parvenu à se faire élire dès le premier tour. Le nouvel élu aurait donc tort de penser qu’il a été plébiscité par l’écrasante majorité de ses compatriotes.
Mais à dire vrai, ce vaudeville électoral est moins le fait du vainqueur que de ses contempteurs qui, sachant que pour leur part les carottes étaient cuites, se sont rabattus sur un plan-B, embarqués dans une stratégie du pire, ils auront multiplié les micmacs politico-juridiques pour gêner leur adversaire à défaut de lui barrer la route. Et pour être gêné, le patron du PNDS doit l’être assurément, même si cela ne l’empêchera pas de « manger » son pouvoir comme on dit en mooré.
Mais puisque qu’il est le président de tous les Nigériens, Mahamadou Issoufou gagnerait, une fois investi, à prendre des mesures fortes dans le sens de la décrispation sociopolitique s’il ne veut pas passer plus de temps à éteindre les départs de feu que ses adversaires ne manqueront pas d’allumer qu’à mettre en pratique le programme quinquennal sur la base duquel il a été élu.
H. Marie Ouédraogo
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