Pitoyables djihadistes !
L’attaque djihadiste contre l’hôtel Azalaï Nord-Sud de Bamako, survenue le lundi 21 mars 2016, ravive le débat sur l’épineuse et sempiternelle question de la lutte contre le terrorisme dans le monde et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest. Cette zone est devenue le champ de prédilection des « maîtres de la terreur », qui multiplient leurs actes abominables contre l’humanité. Ces derniers mois, les djihadistes ont fait descendre leur foudre sur plusieurs villes de la sous-région : Niamey, Bamako, Ouagadougou, la station balnéaire de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, etc. En plus du Nord-Mali ou du Nord-Est du Nigéria où ils ont pris leur quartier depuis des années, les groupes djihadistes affichent leur ferme volonté d’instaurer la peur dans toute l’Afrique de l’Ouest. En fait de projet funeste, ils semblent avoir réussi à installer une certaine psychose, puisque nombre d’esprits ne sont plus tranquilles. Rien qu’à penser à ces scènes d’horreur, à ces nombreux morts et blessés, on meurt véritablement de trouille, peu importe notre degré de courage. C’est bien l’effet escompté par les « fous de Dieu », qui tuent absurdement au nom de la religion. Cela est d’autant plus aberrant qu’aucune religion ne prêche la violence ou l’extrémisme. Surtout pas l’islam ! Ce sont les fondamentalistes, baignant dans l’ignorance et l’incompréhension, qui ont un faible pour la violence. Ils frappent aveuglement leurs semblables, sans raison valable, si ce n’est nourrir la folle propagande islamiste. Attentats-suicides, prises d’otages, exécutions sauvages, tous les moyens sont usités par les terroristes, pour afficher leur hostilité à la face du monde. Nuire aux puissances occidentales paraît être le premier objectif des extrémistes, qui n’hésitent pas à faire montre de leur furie destructrice, quand et où ils le veulent. Au lendemain de l’attaque de Bamako, les djihadistes ont encore fait étalage de leur animosité, le mardi 22 mars 2016, en perpétrant des attaques en Belgique. La preuve que l’Afrique de l’Ouest est tout aussi vulnérable que les autres parties de la planète, comme on a pu d’ailleurs en faire le constat à maintes reprises. Seulement le phénomène parait manifestement nouveau pour les Etats ouest-africains qui vont devoir s’armer de stratégies pour minimiser les menaces terroristes, à défaut de les éradiquer. Cette démarche s’impose absolument, à l’heure où l’on se demande, la peur au ventre, quelle est la prochaine ville qui sera frappée. On se serait pris autrement si les visées expansionnistes des terroristes n’étaient pas réelles. C’est malheureusement la sombre ambition des «ennemis invisibles », à considérer leur mode opératoire. Les Etats de la sous-région ouest-africaine ont donc intérêt à intensifier la collaboration en matière de lutte contre le terrorisme, en mettant des systèmes de renseignements efficaces pour parer aux éventualités. Car, l’impression qui se dégage des attaques, subies çà et là, est que les djihadistes semblent miser sur des cellules dormantes pour atteindre leurs lugubres desseins. A ce titre, des services de renseignement dignes de ce nom doivent être mis sur pied ou à tout le moins, ceux déjà existants doivent être sérieusement renforcés. L’à-peu-près ne saurait être toléré à ce sujet, face à des adversaires qui n’ont aucune limite dans leur désir de faire du mal. Bien vrai que la collaboration régionale dans la lutte contre le terrorisme n’est pas un processus aisé, vu les faibles moyens des pays, mais il faut s’y mettre sans faux-fuyants. Les dirigeants sont déjà à la tâche, avec l’appui des occidentaux, et c’est de bonne guerre. Le souhait est qu’ils maintiennent rigoureusement le cap. Il faut plus que de la vigilance face aux terroristes.
Kader Patrick KARANTAO
stkaderoline@yahoo.fr