Des déplacés de la crise liée à la chefferie coutumière de Guenon ont regagné officiellement leur terre natale, le samedi 19 mars 2016.
La hache de guerre est en train d’être «définitivement» enterrée à Guénon, de la commune rurale de Tiébélé, province du Nahouri. En effet, depuis l’éclatement du conflit entre les familles Liliou et Akongba, en 2012, et son rebondissement en juillet 2015, de nombreuses personnes, notamment les Liliou, s’étaient massivement déplacées vers d’autres localités. La crise avait occasionné de nombreux dégâts matériels et causé des pertes en vie humaines. Les déplacées ont regagné leur village natal, samedi 19 mars 2016, consacrant du coup, le retour d’une paix «définitive» dans cette partie de la province. Ce retour au bercail a été marqué par une cérémonie présidée par le haut-commissaire du Nahouri, Kikaba Jean Karembiri, représentant le gouverneur de la région. Ce village, faut-il le rappeler, a traversé une crise sans précédent liée à sa chefferie coutumière. En effet, les familles Liliou et Akongba se disputent, depuis 2012, la chefferie du village causant des pertes en vies humaines et de nombreux déplacés. Cette crise, après une accalmie observée après ces événements, a connu un rebondissement en 2015 à la suite du meurtre d’un membre de la famille Akongba. Accusée d’être à l’origine du meurtre, la famille Liliou, par peur de représailles, a fui pour se refuger dans d’autres localités. C’est donc de commun accord, avec tous les protagonistes, que l’administration locale a décidé du retour des déplacés, à la grande satisfaction de tous. Ce retour massif des déplacés, indique-t-on, est le résultat des négociations entreprises par les autorités régionales avec les deux familles, à travers un comité des sages mis en place. «C’est après l’assurance des deux parties de tourner définitivement la page et de fumer le calumet de la paix que les exilés ont pu regagner leur terre natale», a confié un habitant de la localité. Le premier acte de ce retour a été le convoi des familles déplacées vivant dans la commune rurale de Tiébélé dans le village de Guenon et leur installation, sous l’œil vigilant des forces de l’ordre et de sécurité. Beaucoup d’autres familles ont pu rejoindre le même jour, sans difficultés majeures, Guenon, souhaitant ne plus revivre ces événements malheureux. Dans son adresse aux deux familles, Kikaba Jean Karembiri les a invitées à un sursaut patriotique et à une réflexion profonde pour faire désormais de Guenon un havre de paix. Il a ajouté que le développement du village en dépend. Le représentant du gouverneur a surtout appelé à éviter l’intoxication, la provocation pour ne pas créer d’éventuelles frustrations. «C’est vous qui devriez être les propres artisans de la paix dans votre village», a-t-il-martelé. De ce fait, il a réitéré le soutien de l’administration à la population. S’inscrivant dans la dynamique du retour de la paix et de la quiétude, combien importantes pour le bonheur des communautés, celles-ci se sont engagées à travailler avec tous les acteurs pour semer définitivement les graines d’une paix durable.
Soumaïla BONKOUNGOU
Hamidou K. OUNA
(Collaborateur)