Ouagadougou (Burkina)- Les barrages hydroélectriques de Bagré et de Kompienga, les deux plus grands du Burkina Faso, situés respectivement à environ 240 et 340 kilomètres à l’Est de Ouagadougou, se trouvent actuellement dans une situation de manque d’eau critique, a constaté APA lors d’un voyage de presse organisé par la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL).
La mission conduite par le directeur de la production de la SONABEL, Ahmed Baba Coulibaly, avait pour but de présenter aux journalistes la situation inquiétante que présentent actuellement ces deux retenues d'eau.
Le cas le plus critique est celui du barrage de Kompienga qui, avec seulement 10% de sa capacité normale de rétention d'eau, connait actuellement une baisse hydrique importante.
Selon le chef de service production hydroélectrique de Kompienga, Lamoussa Ouédraogo, « depuis la création de ce barrage, il y a 25 ans, c'est la première fois que l'eau de cette infrastructure baisse à un niveau aussi bas ».
Quant au barrage de Bagré (inauguré en 1994), le niveau d'eau a chuté pour se retrouver à 26% de sa capacité de rétention.
Cette baisse du niveau d'eau a entrainé l'arrêt momentané de production de l'énergie à Bagré, alors qu'à Kompienga la production électrique est partielle.
De l'avis du directeur de la production de la SONABEL, Ahmed Baba Coulibaly, cette situation impacte sur la production électrique nationale.
Pour lui, les deux centrales produisent 30 MW dont une grande partie dessert la capitale, Ouagadougou. « Etant donné que nous étions déjà dans une situation de déficit, celle-ci va s'aggraver », a reconnu M. Coulibaly.
Il souligne que la société est obligée actuellement de jouer sur les autres moyens de production dont elle dispose. Il a cité à ce propos comme moyens palliatifs, les centrales thermiques fonctionnant avec des moteurs diesel ou encore l'importation d'énergie en provenance de la Côte d'Ivoire pour alimenter le réseau burkinabè.
L'espoir et le souhait des responsables de la SONABEL est que d'ici quelques jours la saison pluvieuse s'installe et que tout rentre dans l'ordre du point de vue hydraulique.
A ce sujet, le directeur de la production a rappelé que les prévisions météorologiques font état d'une pluviométrie normale à tendance excédentaire.
« Nous espérons que la fin du mois de juin et le début du mois de juillet seront meilleurs, en vue de rattraper le déficit », a-t-il indiqué.