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Flux financiers illicites en Afrique : Des journalistes s’arment pour lutter contre ce fléau
Publié le mardi 22 mars 2016  |  Sidwaya




La fondation Thomson Reuters en collaboration avec Norad (l’agence du développement de la Norvège) a organisé un atelier de formation au profit de 13 journalistes de l’Afrique sur le Thème : «Journalisme économique, flux financiers illicites et fraude fiscale», du 14 au 18 mars 2016 à Dakar, au Sénégal. Ce renforcement de capacité leur a permis de mieux se former sur les termes de paradis fiscaux, de blanchiment d’argent, d’évasion fiscale.

L’Afrique perd 50 milliards de dollars par an et ce, depuis les années 1970, selon les données de Global financial integrity (GFI). Dans cette fuite de capitaux appelée couramment flux financiers illicites, le Togo est classé en tête avec 76,3% de perte de son Produit intérieur brut(PIB). Toutes ces pertes s’effectuent par le détournement, la fraude, l’évasion fiscale et les sociétés offshores. Cela n’est possible que par la surfacturation à l’importation ou la sous-facturation à l’exportation. Pour réduire donc ces flux financiers illicites, la fondation Thomson Reuters en collaboration avec Norad (l’agence du développement de la Norvège) a formé des journalistes en matière d’investigation en vue de dénoncer ces pratiques. Quelles sont donc les techniques à suivre pour réussir son investigation ? Cinq jours durant, ils ont été formés à la technique de formulation du sujet ou de l’hypothèse, de faire des recherches avancées par des astuces, de mener une bonne interview et les risques de l’investigation. L’hypothèse se formule en trois parties que sont le problème (ce qui se passe dans le présent, le constat de la situation), la cause (ce qui s’est passé dans le passé) et la conséquence (les solutions dans le futur). Après avoir maîtrisé son sujet, le journaliste doit mener des recherches avancées. Cela peut se faire par la documentation, des sites d’information crédibles. A cela s’ajoutent les entretiens avec les sources humaines. « Il faut toujours évaluer la crédibilité, la qualité ou la fiabilité de la source car elle peut parfois avoir une envie de justice, de vengeance, une dénonciation », a précisé le formateur Nicholas Phythian. Mais ce travail a parfois des risques qui peuvent porter atteinte à la crédibilité du journaliste. Ainsi donc, « il doit éviter la diffamation, l’atteinte à la vie privée, à la sécurité de l’Etat », a prévenu le formateur. Cependant, lui-même court parfois le risque de perdre son emploi, de corruption, de chantage, d’accident, d’assassinat ou d’empoisonnement. Mais, il doit toujours garder à l’esprit l’intérêt public. Les participants sont venus du Burkina Faso, du Cameroun, du Niger, du Togo, de Madagascar, des Iles Comores, de la Mauritanie et du Sénégal

Fleur BIRBA

La surfacturation à l’importation est le fait de grossir la facture d’un produit acheté afin de pouvoir faire sortir des fonds à l’étranger. La sous-facturation à l’exportation est le fait de donner un prix d’un produit en deçà du prix réel de l’objet à exporter. Cette action a un impact sur les recettes du pays car l’impôt est réduit. Cela se passe avec l’exportation du diamant, de l’or ou de la drogue.

Une société offshore est une société créée sous un prête-nom(une personne qui accepte prêter son nom à la société mais en réalité n’est pas le vrai propriétaire ) et placée hors du territoire afin de permettre au vrai propriétaire de pouvoir blanchir ces fonds. Les pays qui acceptent ces agissements sont les Iles Caïmans, le Libéria.

Les sociétés écrans sont des entreprises fictives créés par certaines personnalités pour blanchir leur argent mais qui, en réalité, n’existent pas.
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