Au cours de son 18e conseil syndical ordinaire tenu les 18 et 19 mars 2016 à Ouagadougou, les délégués du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) ont adopté une plateforme revendicative minimale, 5 motions, 4 recommandations, un appel et une résolution finale dans laquelle ils remettent en cause le chiffre de 39 milliards donné par le gouvernement comme étant le coût de l’incidence financière de la loi 081 portant statut de la fonction publique.
Le 18e conseil syndical du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) des 18 et 19 mars 2016 avait pour objectifs d’identifier les forces et faiblesses du SYNATEB, de définir des stratégies de mobilisation verticale et horizontale, de réactualiser la plateforme revendicative. Le conseil a regroupé 145 participants venus des 13 régions et des 45 provinces du Burkina Faso et qui sont des membres du bureau national, des commissaires aux comptes, des délégués des sections et du comité spécifique de l’ENS/UK, des membres du comité d’organisation, des invités du collectif CGTB et de la F-SYNTER.
Parmi les points ressortis dans la résolution finale lue par François de Salle Yaméogo, secrétaire général du SYNATEB, à l’issue de l’instance placée sur le thème « Face au système libéral dévastateur des secteurs sociaux, élevons notre niveau de conscience politique et syndicale, pour un système éducatif au service du progrès social et de la libération nationale », il y en a un qui touche directement aux intérêts des travailleurs. Sur ce qu’ils ont appelés les acquis de l’insurrection et des luttes, les conseillers estiment qu’il plane des menaces, les nouvelles autorités évoquant, selon eux, la nécessité de faire d’abord un point sur les possibilités de mettre en œuvre les engagements pris.
Ils rappellent à ce sujet que la mise en œuvre de ces engagements est un impératif non négociable et dont le non-respect les pousserait à prendre leurs responsabilités. L’une des menaces est, de leur point de vue, traduite par « les contre-vérités, les amalgames et autres fuites de responsabilités » sur les effets financiers de l’adoption de la loi 081 portant statut de la fonction publique.
En plus de récuser la pertinence de l’argument selon lequel les autorités de la transition ont voté la loi sans prendre en compte son impact sur le budget gestion 2016, le SYNATEB remet également en cause le montant de l’incidence financière communiqué par le ministre Clément Sawadogo. « L’impact de la relecture de la loi 013 en loi 081 est de dix-neuf milliards neuf cent quatre-vingt-dix-sept millions onze mille cent quinze (19 997 011 115) F CFA. Les différents ateliers pour adopter ses décrets d’application ont été évalués à neuf cent quinze millions quatre-vingt-un mille (915 081 000) F CFA. Donc c’est un total de vingt milliards neuf cent douze millions quatre-vingt-douze mille cent quinze (20 912 092 115) F CFA qui est l’impact véritable de l’application de la relecture de la loi 013 », révèle le SG du SYNATEB.
Et ce dernier de préciser qu’en réalité « nos gouvernants, par laxisme ou cupidité, ont bloqué les frais d’avancement normal des fonctionnaires sur plusieurs années. Ce sont donc ces arriérés de salaires cumulés de dix-huit milliards trois cent treize millions trente-trois mille sept cents (18 313 033 700) F CFA que nos gouvernants doivent à des fonctionnaires ».
Le conseil syndical a en outre marqué son soutien ferme à la grève des magistrats, relevé « l’incapacité de l’Etat à assurer la sécurité des populations et de leurs biens » comme étant la cause de la résurgence de groupes d’autodéfense, et recommandé le démantèlement pur et simple des bases militaires étrangères et la revalorisation des forces de défense et de sécurité nationales.
Juste SAMBA
Plateforme revendicative minimale
-Elaboration des fiches de préparation et des cahiers de textes par le MENA et leur mise à la disposition des enseignants
-Adoption d’un statut particulier motivant pour le personnel de l’éducation de base
-Tenue régulière des sessions de formation dès le premier trimestre de chaque année et augmentation du taux de leur prise en charge à raison de 10 000 F par jour pour les résidents et 12 500 F par jour pour les non-résidents
-Relèvement des salaires des enseignants du privé et la régularité de leur paiement par les fondateurs d’écoles privées
-Prise en charge des frais de fonctionnement des structures scolaires et administratives (écoles, CEB)
-Arrêt des affectations-sanctions, arbitraires et clientélistes
-Prise diligente d’un arrêt consensuel d’application lié à la rétrocession et à la gestion des logements existants aux collectivités territoriales
-Reversement de tous les agents au bureau dans le corps des PAG
-Accélération diligente du traitement des dossiers d’indemnités qui constitue des arriérés de salaires
Source : SYNATEB