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Recrudescence de l’insécurité : l’UPC propose une thérapie de choc
Publié le samedi 19 mars 2016  |  L`Observateur Paalga
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Bureau de l`Assemblée nationale, commissions générales : l`UPC dénonce la mainmise de la majorité
Mercredi 10 février 2016. Ouagadougou. Le groupe parlementaire de l`Union pour le progrès et le changement (UPC) a animé une conférence de presse pour faire le point de la première session inaugurale de l`Assemblée nationale




Les députés de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) se sont retirés dans la Région du Centre-Nord, précisément dans la ville de Kaya, du 14 au 15 mars 2016 à l’occasion de leurs premières journées parlementaires. Ces 48 heures ont été mises à profit pour réfléchir et surtout jeter des pistes de solutions face à la montée de l’insécurité au Burkina Faso.

La question sécuritaire au Faso n’a jamais été aussi préoccupante depuis les attaques terroristes de mi-janvier courant. Cette menace extérieure doublée du grand banditisme à l’interne ne laisse pas indifférents les députés de l’UPC. Aussi ont-ils décidé de placer ce sujet au centre de leurs premières journées parlementaires à travers le thème «Problématique de la recrudescence de l’insécurité au Burkina Faso : Contribution du parlementaire à l’opérationnalisation d’un dispositif optimal de sécurité». Pour défricher le terrain, ils ont fait appel à deux communicateurs. Le premier, Sanoussi Gansonré, expert en police de proximité ; s’est appesanti sur les menaces sécuritaires (la démographie et l’urbanisation galopante, le terrorisme, les ingérences étrangères) et les défis sécuritaires (les attaques à main armée, les trafics illicites de tout genre, les confits inter et intracommunautaires, puis l’incivisme). Il a ensuite énuméré en six points des stratégies à même de venir à bout de l’insécurité. Il s’agit, entre autres, du renforcement des capacités opérationnelles et organisationnelles des forces de défense et de sécurité, du renforcement des renseignements, de l’encouragement voire de la promotion de la participation communautaire à faire ombrage aux bandits de grand chemin. Le communicateur s’est aussi étalé sur les principes et les approches conceptuelles de la police de proximité qui ont pour fondement la collaboration avec les agents de sécurité. A l’endroit des parlementaires, Sanoussi Gansonré suggère un contrôle de la mise en œuvre effective de la police de proximité sur le terrain, des propositions de lois dissuasives et répressives en matière d’insécurité, et la création d’un réseau de parlementaires pour la lutte contre l’insécurité.

Le second, Issaka Tiendrébéogo, gendarme à la retraite, a bâti sa communication autour de la nouvelle politique sécuritaire basée sur la police de proximité au Burkina Faso. La loi y afférant vise à réduire les barrières entre les forces de défense et de sécurité (FDS) et les populations tout en permettant à celles-ci de s’approprier les problèmes de sécurité au niveau local. Toutes choses qui ont conduit à la création des comités locaux de sécurité et des comités d’autodéfense. De ses explications, la première association portant le nom Koglweogo (en vogue en ces temps-ci) a obtenu son récépissé le 18 décembre 2006 à Namissiguima (dans la région du Nord). Pour lui, « si le territoire national était couvert de Brigades et de Commissariats et si ces unités étaient opérationnelles, l’autodissolution des Koglweogo serait de fait par manque de matières premières ». Le commandant de Brigade de gendarmerie à la retraite a par la suite cédé la parole aux responsables de structures d’autodéfense, basées dans le Sanmatenga (Kaya), le Ziro (Sapouy) et la Sissili (Léo) afin qu’ils parlent de leurs organisations aux parlementaires. L’insécurité, l’injustice et l’impunité seraient les maîtres mots qui ont prévalu à la création de ces groupes. Ils ont par conséquent invité l’Etat à assumer de façon pleine et entière ses fonctions régaliennes. A la lumière de ces interventions, les députés de l’UPC se sont répartis en trois groupes de travaux.

Un livre blanc qui définira le statut de l’Armée

Après une heure de concertation, les députés de l’Union pour le progrès et le changement ont cité les recommandations émanant des groupes de travaux. Sur les aspects sécuritaires au Burkina Faso, les participants proposent la mise en place d’une commission mixte composée de représentants des Forces de défense et de sécurité à la retraite et en activité, de parlementaires et de la société civile. Cette commission aura la charge de rédiger un livre blanc qui contiendra les missions, l’organisation et le fonctionnement des Armées. Et ce, dans l’optique de parvenir à une réforme profonde, assortie d’une initiative de proposition de loi par le parlement, sans oublier la constitutionnalisation du contrôle parlementaire de ladite institution. Pour le député Charles Lona Ouattara, la réforme de l’Armée ne doit pas se faire comme ce que la Transition a proposé, notamment en la confiant à des militaires en activité. « Vous ne pouvez pas laisser quelqu’un assis sur une branche et vous lui demandez de scier la branche avec lui ; il va tomber. Donc ces militaires vont toujours s’accrocher à leurs acquis, leurs privilèges dont Blaise Compaoré leur avait permis de jouir », a expliqué le colonel Ouattara. Mais pour parer au plus pressé, les « lions et lionnes » suggèrent la dotation des FDS en ressources humaines, matérielles et financières afin qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle de défense des personnes et de l’intégrité du territoire national. De plus, il est conseillé l’initiation d’une enquête parlementaire sur la mise œuvre du plan national de sécurité en vue de l’actualiser pour de meilleurs résultats.

Concernant la contribution des parlementaires qu’ils sont, l’UPC prône des missions d’informations parlementaires sur le fonctionnement des services de sécurité, des comités locaux de sécurité et des initiatives locales de sécurité. Ils estiment en outre que l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme ne sera pas de trop au regard des menaces dans la sous-région. A cela s’ajoute la relecture de la loi 32 relative à la police de proximité en y intégrant les initiatives locales de sécurité, la création d’un ministère plein en charge de la sécurité doté d’un budget conséquent et l’accroissement du contrôle parlementaire dans le secteur de la sécurité. Terminant sur le phénomène des Koglweogo, l’UPC demande de faire un état des lieux de la police de proximité. Sur ce sujet, le député Alitou Ido, président du groupe parlementaire de l’UPC, affirme qu’il s’agit de les encadrer, en extrayant dans leur comportement et pratique, tout ce qui est mauvais (bastonnade, imposition d’amendes). Selon lui, l’Etat pourrait en faire un instrument plus efficace pour assurer la sécurité au niveau de chaque village, convaincu que « l’Etat ne pourra pas assurer un agent de sécurité derrière de chaque citoyen et nous demandons qu’il y ait un Commissariat ou une Brigade de gendarmerie par commune, tout en évitant les doublons ».


Les militantes et militants félicités pour leur mobilisation


Dans l’après-midi du 14 mars, les militantes et militants de l’Union pour le progrès et le changement se sont mobilisés pour l’accueil de leurs députés. De l’entrée de la province du Sanmatenga à l’Evêché, en passant par la demeure du chef coutumier ou chez l’Imam, ils ont été du cortège, sifflets et vuvuzelas à l’appui. Le périple terminé, un autre monde était au siège du parti pour la rencontre prévue avec les élus. Là, le groupe est véritablement dans une atmosphère de meeting, les élections municipales se pointant à l’horizon. Ils ont eu l’opportunité de se présenter individuellement aux militants (constitués essentiellement de femmes), puis les ont remerciés du travail abattu. Invite a également été faite pour davantage de mobilisation et d’effort pour hisser le parti à la tête du maximum de communes et de la présidence du Faso en 2020.



Aboubacar Dermé (Stagiaire)
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