Kongoussi - Désiré Ouédraogo qui a bloqué mercredi le travail à Bissa Gold pendant 36 heures, à l’aide d’une machette, pour revendiquer «ses droits» de licenciement, est revenu hier jeudi à la raison, après une médiation réussie par le Haut-commissaire de la province du Bam, Claudine Dangouri/Ilboudo.
Le travail a repris hier 17 mars 2016 en début de soirée à la mine d’or de Bissa Gold après un jour et demi d’interruption suite à un différend qui oppose la mine à un de ses ex-employés, Désiré Ouédraogo, licencié le 12 février 2016 pour faute lourde.
Suite à la persistance de la crise qui secoue à nouveau Bissa Gold depuis le 16 mars 2016 ayant entrainé l’arrêt des travaux, l’administration locale conduite par le haut-commissaire de la province du Bam, Claudine Dangouri/Ilboudo, a entrepris une rencontre avec les deux parties hier 17 mars à la mairie de Sabcé en vue de juguler une crise qui commençait à s’exacerber.
En effet, c’est après avoir frappé son patron sur le site que l’employé Désiré Ouédraogo a été licencié par son employeur Exterhum Africa pour faute lourde.
Depuis lors, il dit attendre ses droits en vain. C’est ainsi qu’il est entré en action le 16 mars 2016 en bloquant la route nationale 22 avec une machette pour empêcher l’accès de tout véhicule ou travailleur de la mine sur le site, si toutefois il ne rentrait pas en possession de ses droits.
Pourtant, son employeur Exterhum Africa a été catégorique. «Tous les droits de Désiré Ouédraogo ont été versés sur son compte domicilié à Coris Bank de Kongoussi et il a même procédé à des retraits. Le premier versement a eu lieu le 1er mars pour un montant de 237700 francs CFA et le 2e versement le 4 mars pour un montant de 193998F CFA», a expliqué Mahamoudou Sawadogo, chef de personnel de Exterhum Africa Nord Gold Bissa.
Cependant, l’ex-journalier puis aide-foreur depuis 2013, tout en reconnaissant avoir perçu les sommes indiquées estiment que ses droits en quatre ans de travail ne sauraient se limiter à ce montant-là.
Sur la question, Exterhum Africa s’est expliqué de nouveau: «Ce que M. Desiré fait semblant d’ignorer, c’est qu’il a été licencié pour faute lourde et en la matière, les droits dont il fait cas ne s’appliquent plus. C’est ce que le règlement intérieur de Bissa Gold stipule en ses articles 1 alinéa 2 et 20. Pour ce cas de figure, il est licencié sans préavis», a ajouté Mahamoudou Sawadogo.
Après environs deux heures de tergiversation, l’administration a demandé à Désiré Ouédraogo d’établir une liste des droits dont il prétend avoir que le préfet transmettra à Exterhum Africa pour examen.
Mais d’emblée, l’autorité provinciale a exigé la libération de la voie (route nationale 22) pour permettre la reprise des travaux à la mine.
Du côté de Bissa Gold, on estime les pertes à plus de 750 millions de francs CFA pour les perturbations subies.
Pour rappel, la police avait tenté d’interpeller Désiré Ouédraogo dès les premières heures de son débrayage mais face à la fronde sociale, elle avait dû renoncer.
Mais au moment où nous tracions ces lignes, trois équipes de la Compagnie républicaine de sécurité ont élu domicile au commissariat de police de Sabcé pour parer à toute éventualité.
Agence d’Information du Burkina
Asmado RABO.