Le Président de la délégation spéciale (PDS) de Ouahigouya, Thomas Bambara, a convié, le 14 mars 2016, les principaux utilisateurs de l’eau du barrage de Goinré pour une rencontre d’échanges. Il s’est agi de réfléchir aux voies et moyens à mettre en œuvre pour une utilisation rationnelle de l’eau du barrage.
Les responsables de la commune de Ouahigouya veulent éviter à la population les pénuries d’eau qu’elle a vécues les années précédentes. C’est pourquoi, ils ont pris le taureau par les cornes en invitant les principaux acteurs du barrage de Goinré, périphérie Nord de la ville, à des échanges d’idées en vue de pérenniser la ressource en eau de l’ouvrage. Selon le PDS de Ouahigouya, Thomas Bambara, le barrage de Goinré est la principale retenue d’eau qui approvisionne la ville en eau potable et ce, à hauteur de 40%. D’où la nécessité de sauvegarder l’ouvrage qui, aux dires des techniciens, est de nos jours menacé. A en croire le représentant de la direction régionale en charge des aménagements hydrauliques du Nord, Ignace Nébié, il y a une forte pression humaine exercée sur le barrage. Car, a-t-il dit, en plus du prélèvement d’eau de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) pour le ravitaillement de la ville, il y a un chiffonnement abusif des maraîchers pour leur production. Des entreprises de construction seraient également dans la danse. M. Nébié a surtout décrié l’installation anarchique de producteurs sur les berges du barrage et la dégradation de la digue par ceux-ci. Pour parer à toutes ces difficultés, il a préconisé la mise en place d’un comité de gestion du barrage. N’ayant pas répondu à l’invitation, les maraîchers n’ont pu se défendre. D’aucuns ont aussi pointé du doigt l’entreprise ATP chargée de l’exécution des travaux de la route Ouahigouya-Thiou-Frontière du Mali, de vider l’eau du barrage. A ces récriminations, le directeur des travaux de l’entreprise, Adel Zakhama, a tenu à rassurer qu’il n’y a pas de prélèvement abusif à leur niveau. Cependant, a-t-il révélé, d’autres entreprises le font clandestinement. M. Zakhama a précisé que son entreprise ne prélève pas plus de 4 citernes par jour. Cette quantité, à l’en croire, est destinée aux petits travaux de raccordement en ville sinon des forages ont été créés à cet effet tout au long du tronçon.‹‹ Peut-être qu’en fin avril, on n’aura plus de besoins en eau ››, a-t-il estimé. Toutefois la bonne nouvelle, selon les techniciens, est que le remplissage du barrage de Goinré a atteint cette année un niveau jamais égalé, à telle enseigne que l’eau a failli déborder courant août 2015. De quoi réjouir les responsables de l’ONEA qui ont indiqué que si l’eau est rationnellement utilisée, Ouahigouya pourra être à l’abri des pénuries d’eau cette année. Aux dires du responsable de la station de traitement de l’ONEA, Mohamed Cheik Kanté, de 600 m3 d’eau prélevée actuellement par jour dans le barrage, sa structure va passer à 800 m3 en période de chaleur. A l’entendre, Goinré reste la principale source d’approvisionnement car les puits et les forages de l’ONEA connaissent de nos jours une baisse drastique de débit. De l’avis du PDS, la situation du barrage n’est pas très dramatique à l’heure actuelle mais il vaut mieux prévenir. C’est pourquoi, il a prévu de rencontrer encore les différents acteurs, surtout les maraîchers, pour discuter des mesures à prendre en vue de préserver la ressource en eau de Goinré.
Mady KABRE