Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a reçu, le jeudi 17 mars 2016 à Ouagadougou , une délégation de l’Union des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires des Etats et gouvernements membres de la francophonie.
Les Conseils économiques et sociaux et les institutions similaires des Etats et gouvernements de l’espace francophone réunis à Ouagadougou pour un séminaire international ont suspendu leurs travaux, le temps d’une audience à la présidence du Faso. Après des échanges à huis clos d’une quarantaine de minutes, le porte-parole de la délégation, par ailleurs président du Conseil économique et social du Bénin, Tabé A. Gbian, s’est confié à la presse. « Nous sommes venus traduire notre reconnaissance au président du Faso, pour avoir, malgré son calendrier chargé, accepté de présider l’ouverture de notre séminaire ce matin (NDRL : jeudi 17 mars 2016). Nous en sommes ressortis très réconfortés par les conseils qu’il nous a donnés», a indiqué M. GBian.
Les conseils économiques et sociaux continuent de conseiller alors que l’Afrique contemporaine est confrontée à un certain nombre de défis, notamment en termes de gouvernance. Est-ce que vous avez l’impression que vos voix portent véritablement pour faire changer quelque chose ? Répondant à cette question à laquelle l’on ne semblait pas s’attendre au sein de la délégation, le patron du CES béninois démontrera avec force arguments l’importance de ces institutions pour les Etats. « Le CES est un creuset de savoirs, réunissant les différents groupes socioprofessionnels et est chargé de faire des propositions de solutions des problèmes auxquels sont confrontés les Etats. Dans ce sens, l’importance des CES n’est plus à démontrer », a-t-il souligné. Aussi, a-t-il ajouté, dans certaines crises comme les grèves généralisées, où le contrôle échappe au pouvoir, le Conseil économique est l’institution à laquelle il s’adresse le plus souvent pour dénouer la situation. Avant de conclure, que les chefs d’Etat ont tous intérêt à créer les conditions favorables au fonctionnement des CES dans leurs pays respectifs. Son homologue du Burkina Faso, Moïse Napon, volera à son secours, appuyant ses arguments d’exemples précis. Ce qui s’est produit au Burkina Faso, lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, dira-t-il, est la résultante de la négligence par les autorités politiques d’alors, des conseils et recommandations faites par le Conseil économique et social. Car « nous avions fait des recommandations fortes sur les changements qui devraient se faire pour éviter de déboucher sur des crises, mais elles n’ont pas été prises en compte ». Foi du président Napon, en tant que représentants des différents secteurs d’activités du pays, les conseillers ont pour rôle de passer en revue les problèmes rencontrés par l’Etat et de faire des propositions de solutions permettant d’anticiper et d’éviter les pics de crises. Malheureusement, les patrons des CES sont unanimes sur le fait que leurs recommandations ne sont parfois pas prises au sérieux par nombre de dirigeants, ce qui fait voir les CES comme des institutions budgétivores qui n’apportent pas grand-chose.
Beyon Romain NEBIE
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