Quel bilan pour l'intervention française au Mali ? Le général Bernard Barrera, ex-commandant des forces terrestres de l'opération Serval répond aux questions de Jeune Afrique.
Saint-cyrien de formation, le général de division Bernard Barrera a dirigé les troupes terrestres de l’opération Serval de janvier à mai 2013*. À la tête de 4 000 hommes, il a mené avec succès la guerre contre les jihadistes et libéré le Nord-Mali. Il a reçu à ce titre la médaille de commandeur de l’ordre national du Mali des mains du président par intérim Dioncounda Traoré en 2013. Aujourd’hui conseiller militaire au ministère français de la Défense, il revient sur l’intervention militaire française au Mali, de Serval (janvier 2013-juillet 2014) à Barkhane (depuis août 2014).
Jeune Afrique : Quel bilan dressez-vous des opérations Serval et Barkhane ? Certains parlent d’enlisement…
Bernard Barrera : Les gens ont la mémoire courte. Il y a trois ans, la moitié du Mali était occupée et les jihadistes étaient sur le point de prendre Bamako. Serval a permis de restaurer l’intégrité territoriale du pays, ainsi que les institutions. Avec Barkhane, nous sommes entrés dans une phase, plus longue, de stabilisation, durant laquelle il faut prendre en compte les volets politique, économique et social afin d’apporter une réponse globale au terrorisme. Nous sommes aussi passés d’une échelle nationale à une opération régionale, qui englobe la bande sahélienne jusqu’au lac Tchad, soit un territoire grand comme l’Europe.
... suite de l'article sur Jeune Afrique