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Un Burkinabè détenu pour l’attaque de Ouagadougou a évoqué la Côte d’Ivoire
Publié le jeudi 17 mars 2016  |  AFP
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© Autre presse par DR
2 individus armés attaquent des hôtels situés sur la place de Grand Bassam
Dimanche 13 mars 2016. 2 individus armés attaquent des hôtels situés sur la plage de Grand Bassam. Les forces de sécurité déployées sur le terrain.




Ouagadougou- Détenu pour son implication présumée dans les attentats à Ouagadougou en janvier, un Burkinabé a avoué que la Côte d'Ivoire, touchée dimanche par une attaque qui a fait 19 morts, était dans la
ligne de mire d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, a-t-on appris mercredi de sources judiciaires et sécuritaires.

"Dans le cadre de l'enquête sur les attentats terroristes sur (l'avenue) Kwame N'Krumah (à Ouagadougou), il y a eu plusieurs personnes interpellées. Mais, il y en a un de nationalité burkinabè sur lequel nous disposons d'éléments assez concordants sur son implication présumée dans ces actes. Il
est toujours gardé", a déclaré à l'AFP une source judiciaire proche de l'enquête.

"Il (le détenu) a avoué depuis un certain temps qu'ils devaient frapper en Côte d'Ivoire. Ce sont les mêmes (groupes terroristes) qui ont frappé à Ouaga qui ont frappé en Côte d'Ivoire avec les mêmes types d'armes et d'explosifs", a indiqué à l'AFP une source judiciaire proche de l'enquête.

Aqmi a revendiqué les deux attaques à Ouagadougou et Grand-Bassam et les modus operandi sont similaires, avec des hommes armés visant des endroits fréquentés: terrasses et hôtels de Ouagadougou, plages et hôtels-restaurants de Bassam.

"Il y a des cellules dormantes de terroristes dans notre pays parmi lesquelles figurent des Burkinabè", a indiqué cette source confirmant des informations obtenues plus tôt par l'AFP de sources sécuritaires à Ouagadougou.

"Les mouvements terroristes recrutent depuis un certain temps parmi nos jeunes, souvent de très jeunes, 16-17-20 ans qui ne sont pas forcément allés à l'école où sont dans des zones précaires", a indiqué cette source sécuritaire sous couvert de l'anonymat, refusant de préciser si ces cellules ont été démantelées ou pas.

Le 15 janvier, des jihadistes ont attaqué l'hôtel Splendid, le café-restaurant Cappuccino, l'hôtel Yibi et le bar Taxi-Brousse, situés sur l'avenue N'Krumah, la plus fréquentée de la capitale Ouagadougou. Ils ont fait 30 morts, majoritairement des Occidentaux, et 71 blessés.

Le même jour, une autre attaque à Tin-Akoff, au nord du pays s'était soldé par la mort de deux personnes, un gendarme et un civil alors qu'un couple d'Australiens qui vivait au Burkina depuis 40 ans avait également été enlevé. L'Australienne Jocelyn Elliott a été libérée début février, mais son mari Arthur Kenneth Elliott, un médecin-chirurgien, est toujours entre les mains de ses ravisseurs du groupe jihadiste de l'ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, allié d'Aqmi.

Le Burkina Faso, pays sahélien pauvre d'Afrique de l'ouest jusque-là épargné par les attaques terroristes a été frappé pour la première en 2015 lorsque le chef sécuritaire roumain d'une mine de manganèse a été enlevé début avril par des éléments se réclamant d'Aqmi dans le nord du pays, frontalier du Mali et du Niger, deux pays confrontés depuis plusieurs années aux attaques jihadistes.



roh/pgf/sba/fra
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