Privatisation des postes de péage : Des agents s’y opposent à Bobo-Dioulasso

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Publié le mercredi 16 mars 2016 | Sidwaya

Les agents de péage de Bobo-Dioulasso ont marqué un arrêt de travail de 2 heures, le mardi 15 mars 2016 à Yéguérésso, pour protester contre la privatisation des postes de péage et réclamer des meilleures conditions de vie et travail. Un autre sit-in est prévu, le mercredi 16 au poste de Dingasso.

Depuis 8 heures, le mardi 15 mars 2016, les agents de péage de la ville Bobo-Dioulasso réunis à Yéguérésso, sur la route de Ouagadougou, ont arrêté le travail et ce, pour deux heures. Le constat est que les véhicules arrivent, font une halte pour prendre le ticket de péage, mais c’est un bout de papier blanc qui leur est servi gratuitement. Sur ce papier, il est écrit : « Nous observons un sit-in de 8 heures à 10 heures, le 15 et le 16 mars dans tous les postes de péage sur toute l’étendue du territoire national pour exiger du gouvernement : l’annulation de la privatisation des postes de péage et de meilleures conditions de vie et travail des agents ». Assis sous des manguiers, les grévistes observent tranquillement les véhicules passer. « Nous avons déjà eu des échanges avec la direction générale à travers le Bureau exécutif national des agents de péage (BENAP) et nous n’avons pas trouvé de solution à ces deux questions », a révélé le secrétaire général de la section CGTB/péage Hauts-Bassins, Ouédraogo Moumouni. Concrètement, les agents des postes de péage demandent que la direction générale clarifie leur statut. Selon les plaignants, les textes qui les régissent ont été signés en 2006 par la direction générale du Trésor et la direction régionale de la Jeunesse et de l’Emploi. Ces textes n’avaient reçu ni l’amendement, ni l’assentiment du personnel. Ils évoquent également l’absence de grille salariale et de plan de carrière. Depuis 1998, les travailleurs du péage disent ne pas savoir s’ils sont ou pas des fonctionnaires. Relevant du ministère en charge de l’économie, ils déclarent ne pas être pris en compte dans le partage des fonds communs dudit ministère. Ils estiment pourtant contribuer activement au recouvrement des recettes de l’Etat. Pour eux, la privatisation de leur service entraînera inéluctablement des licenciements. Selon un rapport des recettes présenté à la presse, sur une prévision annuelle de 565 565 100 francs CFA, le péage de Yéguérésso a recouvré au mois de janvier 2016, 39 608 300 francs CFA. Pour l’année 2015, le poste a encaissé 556 912 700 francs CFA pour une prévision de 529 565 100 francs CFA, soit un taux de 105,16%. La contribution attendue des postes de péage de la ville de Bobo-Dioulasso pour l’année 2016 est estimée à 1 milliard 100 millions de francs CFA. Ce qui sera atteint, à les entendre. Selon les agents, les recouvrements des recettes de péage dépassent toujours les prévisions. De leur estimation, les pertes de ces deux heures s’évaluent entre 200 000 et 300 000 F CFA pour le seul poste de Yéguérésso. Au regard de l’impact sur les recouvrements, ils appellent les autorités au dialogue.

Danoaga Dominique DIAPPA