Conduite par la ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Koumba Boly/Barry, une délégation du gouvernement a rencontré, le 22 juin dernier, les forces vives de la région du Centre-nord, à Kaya. L’explication sur la mise en place du Sénat était le principal motif de leur ordre de mission.
Ils étaient trois ministres à avoir pris leur bâton de pèlerin ce samedi 22 juin 2013, destination Kaya, avec pour mission principale de vanter les mérites du Sénat aux forces vives de la région du Centre-nord. Il s’agit de Koumba Boly/Barry, ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, de Salif Ouédraogo, ministre de l’Environnement et du Développement durable, et de Poussi Sawadogo, secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres. Leur présence à Kaya, à l’instar des autres délégations envoyées dans les autres régions, était de répondre à « leur devoir d’imputabilité et de responsabilité » vis-à-vis des populations. Ce qui revenait pour eux, comme le stipule la circulaire du Premier ministre, de donner des informations sur les questions majeures telles que la mise en place du Sénat et de procéder à une évaluation de l’action gouvernementale. Pour Koumba Boly/Barry, répondre à cette mission, revient à "valider la démarche du Premier ministre et du président du Faso". Mariam Diallo/Zoromé, gouverneur de la région, salue l’initiative du gouvernement destinée à informer lentement, mais sûrement les populations sur l’application des points consensuels issus des concertations du CCRP. Pour elle, cette approche gouvernementale est inédite et pertinente en ce sens qu’elle favorise un dialogue direct avec toutes les composantes de la société afin de baliser le terrain et mettre en œuvre des actions de consolidation de la démocratie. C’est dans cette optique qu’elle a invité la population à accorder une attention soutenue aux communications de la délégation et de recueillir des contributions constructives. Appel entendu par la population, puisque c’est dans le calme que cette dernière écoutera, tour à tour, chacun des ministres. Ainsi, la primeur est revenue au chef de mission, Koumba Boly/Barry, de prendre la parole devant les hauts-commissaires, préfets et autres autorités de la région. Après s’être tablée sur la composition du Sénat et les contours qui ont justifié sa mise en place, elle a relevé les efforts du gouvernement dans la quête d’une paix sociale. Pour elle, de la rationalisation du circuit de la dépense, la relecture de la grille indemnitaire et salariale pour les travailleurs, en passant par le processus de dialogue social engagé entre syndicats et gouvernement, ainsi que la régulation de la vie chère grâce à la surveillance des prix de produits de grande consommation, sont autant de gestes forts qui prouvent que le gouvernement se préoccupe du bien-être de la population. Pour le compte des réalisations dans la région du Centre-nord, la ministre Boly est revenue sur un certain nombre de promesse et de projets qui vont contribuer à faire luire la capitale du Centre-nord. Ainsi, de la construction de l’ENEP de Kaya dont la réalisation est déjà dans les limbes grâce à l’ambassade du Japon, en passant par la réfection de la prison civile et la régulation de l’orpaillage par des actions fortes, sont pour le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation autant de mesures importantes de l’Etat pour le Centre-nord. Mais l’information qui a reçu des salves d’acclamations de la population, est sans doute l’annonce de la construction future d’une centrale solaire à Kaya. En effet, selon la ministre Koumba Boly, cette centrale solaire qui offrira au Burkina de l’énergie électrique solaire, sera une première dans la sous-région. Toute chose qui, selon le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Salif Ouédraogo, permettra de diminuer la coupe abusive du bois, de ralentir la désertification, de baisser les coûts de production, et par ricochet, élever le niveau de vie des populations. A la suite de Koumba Boly, Salif Ouédraogo et Poussi Sawadogo ont chacun intervenu pour montrer l’utilité et le bien-fondé de la présente rencontre, avant que la parole ne soit donnée à la population. Les représentants des différentes couches sociales de la région du Centre-nord ont chacun exprimé ce qui lui tenait à cœur et égrené des chapelets de doléances et autres desiderata. Des sujets d’actualité, portant notamment sur la baisse tragique du niveau des élèves, n’ont pas manqué de titiller les premiers responsables du domaine. Sur ce volet, Koumba Boly a saisi la perche qui lui a été tendue pour expliquer les reformes de l’enseignement qui sont en ligne de mire. Ainsi, pour rehausser la qualité de l’enseignement, la ministre a dit que la formation des enseignements sera ramenée à 2 ans au lieu d’une année, ensuite le niveau de recrutement passera du BEPC au niveau Bac, et enfin, le contenu de la formation va changer avec la révision des curricula de formations des enseignants. Elle soutient enfin, en guise d’engagement, que dans 3 ans, il n’y aura plus d’école sous paillotte au Burkina Faso. Le Naaba Koom du Sanmatenga se réjouit de cette rencontre et dit souscrire à toute démarche qui vise à favoriser l’encrage de la paix. La délégation, en repartant, a salué l’esprit de paix qui a animé l’assistance avec qui les échanges se sont passés dans une ambiance souvent teintée d’humour .
Bouabani Jonathan TOMPOUDI