L’organisation pour le renforcement des capacités (ORCADE), a animé le samedi 22 juin 2013, à Ouagadougou, une conférence de presse sur les activités de la société civile dans le secteur minier. Une rencontre au cours de laquelle certaines informations relatives au secteur ont été portées à l’attention de l’opinion. Notamment relativement aux fréquents mécontentements des populations par rapport à la question de l’emploi sur les sites miniers.
Au Burkina Faso, une loi adoptée depuis 2003 régit le secteur minier. Toute chose qui a occasionné l’augmentation des entreprises minières exerçant des activités dans différentes étapes du cycle minier à savoir la recherche et l’exploitation. Dès lors, un certain nombre d’organisations de la société civile, sous le leadership de l’Ong ORCADE, s’investissent dans des activités d’information, de formation et de sensibilisation des communautés riveraines sur le secteur minier. Une fois encore, dans ce cadre, l’ORCADE a rencontré la presse, le samedi dernier. Selon Jonas Hien, président de cette Ong, après des années d’activités menées sur les sites miniers, avec l’appui financier de Oxfam America et la société civile a réussi à s’impliquer dans le processus ITIE. Ainsi donc en février 2013, le Burkina Faso a obtenu la conformité ITIE. Alors, face aux mécontentements des populations sur la question de l’emploi au niveau des sites miniers, l’ORCADE et certains partenaires qui sont le Réseau africain des journalistes pour l’intégrité et la transparence (RJLAT) et la Coalition Mine’Alerte, ont décidé de réaliser une étude sur l’emploi des nationaux dans les projets miniers. Ces trois organisations de la société civile ont investi deux sociétés minières qui sont Kalsaka mining et Essakane S.A. Cette investigation a été soutenue financièrement par Revenue watch institute et la Banque mondiale. Les objectifs poursuivis étaient les suivants : mettre l’information sur l’emploi des nationaux dans les unités d’exploitations minières des deux sociétés choisies, susciter un débat citoyen sur la problématique de l’emploi dans les projets miniers, contribuer à une meilleure cohabitation entre les industries extractives et les populations riveraines des sites miniers. Cinq mois durant, soit de décembre 2012 à mai 2013, les différents acteurs ont plutôt œuvré à atteindre les résultats énumérés. A la fin de l’étude, il est ressorti que Kalsaka mining a un taux d’employés locaux de plus de 90%, alors que la convention minière impose un taux compris entre 75 et 90%. Essakane S.A quant à lui, emploie plus de 90% de burkinabè avec plus de 40% de burkinabè issus des communes riveraines du site industriel. Toujours de la même étude, il est ressorti qu’à la fin 2012, le secteur minier enregistrait 5 715 emplois directs selon le ministre des Mines. 11 181 travailleurs nationaux et expatriés y compris étaient déclarés à la date du 31 décembre 2012 dont 10 840 burkinabè, selon la CNSS. Aussi, les investigateurs ont- ils pu tirer une leçon principale de cette étude qui est le manque de suivi des sociétés minières dans leurs activités par l’Etat à travers ses structures techniques.
Par Serge EKRA DELAFAURCE