Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 799 du 24/6/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Société

Installation tardive de la saison pluvieuse et production d’électricité : Kompienga et Bagré en mode veille
Publié le lundi 24 juin 2013   |  Le Quotidien


Siengui
© Sidwaya par DR
Siengui Apollinaire Ki directeur général de la Société nationale burkinabè d’Electricité(SONABEL)


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), à travers sa direction de production, a initié une caravane de presse à Kompienga et Bagré, le samedi 22 juin 2013. L’objectif de la tournée était de présenter la situation des barrages hydroélectriques de Kompienga et de Bagré qui sont à un seuil critique de production d’électricité dû à l’installation tardive de la saison des pluies. Face à cette situation, le seul espoir est que la pluie tombe dans les jours à venir, a souligné le directeur de production, Ahmed Coulibaly, qui a dirigé la visite des installations.
C’est au pas de course qu’une équipe de la Société nationale d’électricité du Burkina, accompagnée de journalistes, s’est rendue aux barrages de Kompienga et de Bagré. L’objectif de la sortie n’était rien d’autre que constater de visu la baisse drastique du niveau des eaux dans ces retenues censées produire de l’électricité en grande quantité pour les consommateurs. Eh bien ! Cette année, les agents commis à la tâche sur les sites de ces barrages sont en train de se tourner les pouces, scrutant le ciel et attendant une pluie providentielle. C’est dire que la situation des barrages hydroélectriques de Kompienga et de Bagré est grave. C’est l’essentiel du message livré par le directeur de production de la SONABEL, le samedi 22 juin 2013. Sur une capacité prévisionnelle de production de 30 MW pour les deux plus grands barrages du Burkina, ceux-ci n’en produisent actuellement que 3MW. C’est tout dire de la complexité du problème. Preuve à l’appui, le chef de service de production hydroélectrique de Kompienga, Lamoussa Ouédraogo, conduit l’équipe sur la digue et la centrale. Sur la digue, il pointe du doigt un monticule de terre situé dans la retenue d’eau qui, selon lui, devrait être à cette période de l’année submergé par l’eau. Le barrage, selon lui, ne n’a actuellement que 10% de la quantité d’eau qu’il devait contenir. La conséquence, c’est une centrale hydroélectrique qui tourne au ralenti. « Si le niveau de l’eau baisse, il faut une plus grande quantité d’eau pour produire le même kilowatt », a-t-il précisé. Pour le chef de service de la production hydroélectrique de Kompienga, le barrage, sur une capacité de production de 14 MG, produit actuellement 3 MG, 4 heures par jour. « Habituellement, nous fonctionnons avec deux groupes. A cause du manque drastique d’eau, nous n’actionnons qu’un seul groupe ces temps-ci », a-t-il précisé. A la centrale de production, effectivement, un seul groupe vrombissait. Pour davantage convaincre, le chef de service de production a conduit l’équipe dans la salle de commandes, où selon ses explications, il ressort que la plupart des machines sont en mode veille. Face à cette situation, Lamoussa Ouédraogo et ses agents préparent les machines en attendant une bonne pluie. «  Notre souhait est d’avoir aujourd’hui une pluie qui puisse même remplir le barrage », a-t-il dit.
Sur les rives du barrage hydroélectrique et hydro agricole de Bagré où nous nous sommes également rendus, la situation était pire. Dans la salle de commandes, le tableau de bord ne signalait aucune machine fonctionnelle. Sur la rive, il y avait certes de l’eau mais que le chargé de production, Emmanuel Boyen, a estimé insuffisante pour la production d’électricité. « Actuellement, nous sommes à un niveau très bas de production. Au fur et à mesure que le niveau de l’eau baisse, la production d’électricité ne fait que baisser aussi. Par exemple, nous sommes obligés d’arrêter les moteurs aujourd’hui (le samedi 22 juin 2013, Ndlr) parce que nous sommes à un seuil critique », a dit Emmanuel Boyen , chargé de la production à Bagré. D’habitude, a-t-il précisé, la centrale produisait en moyenne 8 MG, deux heures par jour. Mais une seule bonne pluie suffirait, selon Emmanuel Boyen, à résoudre le problème car le barrage se remplit très vite.
Pour le directeur de production de la SONABEL, Ahmed Coulibaly, cette situation occasionne un manque à gagner malgré le système du réseau d’interconnexion. « Nous sommes obligés de jouer sur les autres moyens de production comme les centrales thermiques et l’importation de l’électricité de la Côte d’Ivoire. Malheureusement, cela n’est pas suffisant à cause de la forte demande d’électricité due à la chaleur », a-t-il déploré. Que faire face à cette situation qui occasionne très souvent les délestages ? Pour le directeur de production de la SONABEL, il faut seulement espérer que dans les jours à venir la pluie tombe. « Nous avons reçu les assurances de la météorologie selon lesquelles, cette année, la saison pluvieuse sera excédentaire. Nous ne pouvons espérer qu’au plus tard début juillet, les pluies soient au rendez-vous », a souhaité le directeur de production. Selon les explications données par les agents de la direction de production de la SONABEL, les années précédentes et à cette période, le niveau des eaux dans ces barrages était acceptable. « Les années précédentes, la saison des pluies s’installait au mois de mai. Cette année, nous sommes presqu’en juillet et on ne voit rien », a souligné le directeur de production. Du reste et selon le directeur de production de la SONABEL, les délestages à Ouagadougou sont dus à la baisse de la capacité de Bagré et de la Kompienga et de celle de la livraison de l’électricité de la Côte d’Ivoire .

Par Raogo Hermann OUEDRAOGO

 Commentaires