Le Ministère de l’administration territoriale et de la sécurité (MATS) a organisé, les 20 et 21 juin 2013 à Ouagadougou, un séminaire d’information et de sensibilisation sur la police de proximité à l’intention des professionnels de médias du Burkina Faso. L’activité était placée sous la présidence du ministre Jérôme Bougouma.
Garantir le libre et facile accès aux sources d’informations et la mise à disposition de ressources matérielles et financières qui permettent aux médias de jouer leur rôle en contexte de la police de proximité. Telles ont été les principales recommandations du séminaire d’information et de sensibilisation sur la police de proximité, tenu les 20 et 21 juin 2013 à Ouagadougou et qui a réuni une centaine de participants du monde des médias des différentes régions du Burkina Faso. Le séminaire dont l’objectif était de «susciter chez les hommes des médias un intérêt pour la police de proximité en vue de leur contribution à une mobilisation sociale effective autour de la participation citoyenne à la prévention de l’insécurité», s’est articlé autour de différents axes. Ainsi, durant ces 48 heures, les participants ont eu droit dans un premier temps, à des communications. La première a porté sur le thème : «Approches conceptuelles, manifestations et conséquences de l’insécurité», exposé par le commissaire de police, Sibiri Nébila Amidou Yoins. Le communicateur a relevé les contraintes en matière de lutte contre l’insécurité dans le système classique de gestion qui sont entre autres, l’organisation centralisée et structurée sous une forme hiérarchique, le mode d’intervention qui privilégie la réaction et le manque de moyens et de structures adéquates. D’où, a conclu le commissaire Yoins, la nécessité de travailler en collaboration avec la population, à endiguer cette insécurité ambiante.
«Les 9 principes de gestion policière»
Dans la deuxième communication intitulée : « La police de proximité : bref historique, bilan de l’expérience burkinabè et perspectives», le consultant et gestionnaire de réseaux associatifs, Sanoussa Gansoré, a rappelé que les bases de la police de proximité ont été énoncées depuis 1829 par le Britannique Sir Robert Peel, dans une compilation appelée «Les 9 principes de gestion policière». Il a précisé que la justification du choix de ce concept au Burkina Faso relève principalement, de la montée de l’insécurité et de la difficile collaboration entre les forces de sécurité et les populations. Ce choix a été consacré, a-t-il dit, par la Loi 032-2003/AN du 14 mai 2003. Le communicateur a indiqué que le cadre institutionnel de la police de proximité fait appel à trois principes, à savoir: le rapprochement, le partenariat et la résolution des problèmes locaux. Selon lui, le premier plan quinquennal de la police de proximité qui a concerné la période 2005-2009 dont d’objectif était d’établir un partenariat entre les services de sécurité et la population, afin de résoudre les problèmes de criminalité et de troubles à l’ordre public, a engrangé des acquis et des insuffisances dans sa mise en œuvre.
Pour cela, il a commandé la réorientation du concept qui aura comme objectif principal de : «renforcer l’efficacité de la participation communautaire à la gestion de la sécurité, à travers une mobilisation sociale effective et durable» pour le deuxième plan quinquennal (2011-2015) qui est en cours. Pour la promotion de cette police de proximité, M. Gansoré a annoncé que les attentes vis-à-vis des médias se résument essentiellement, à des contributions au nombre desquelles : l’information du citoyen sur des règles préventives de l’insécurité, l’information sur la promotion du civisme, la formulation de propositions pour l’amélioration de la mise en œuvre de la police de proximité et l’interpellation des différents acteurs sur l’effectivité de la police de proximité. Ces deux communications s’en sont suivies d’échanges qui ont permis aux communicateurs de lever quelques zones d’ombre et d’annoncer des perspectives plus heureuses avec une implication plus franche des hommes des médias.
A l’issue des échanges, les participants ont été répartis dans un second temps, en deux groupes pour réfléchir sur les sujets suivants : «La police de proximité et les médias : quel partenariat citoyen et quelles conditions de mise en œuvre ? Proposez un mécanisme de suivi-évaluation» et «La prévention de l’incivisme et la promotion de la paix et de la cohésion sociales : quelles stratégies pour quels acteurs ? Proposez des indicateurs de suivi». Ces travaux de groupes ont fait l’objet de plénière et qui ont abouti à la formulation de deux recommandations citées plus haut. Dans l’ensemble, ce sont des participants qui sont repartis nantis de nouvelles connaissances sur la police de proximité, à la grande satisfaction du Directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), le colonel Omer Bationo qui a obtenu l’adhésion totale de ces derniers au concept.
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