A l’instar de la communauté internationale, le Burkina Faso commémore chaque 20 juin la Journée mondiale des réfugiés. Placée cette année sous le thème « Une seule famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop », la célébration officielle a eu lieu sur le site des réfugiés de Sag-Nioniogo, dans la commune rurale de Pabré.
Le Burkina compte plus de 50 000 réfugiés maliens sur son territoire. Quoi de plus normal que de commémorer la Journée mondiale des réfugiés qui a lieu chaque 20 juin de l’année. La célébration officielle a eu lieu cette année et pour la seconde fois sur le site de Sag-Nioniogo, localité située à environ 17 km de la commune de Pabré. Le thème « Une seule famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop » interpelle plus d’un. Il invite à la réflexion, à la compassion mais aussi à l’action pour stopper tout ce qui cause, occasionne et conduit des groupements humains entiers, des populations entières, des hommes, des jeunes, des enfants et des vieux dans cette difficile situation de réfugiés. Il incarne également, de manière parfaite la vie du réfugié à savoir une personne vulnérable, démunie et à qui le monde doit exprimer sa solidarité. Le ministre d’Etat, ministre chargé des missions auprès de l’Etat, Assimi Koanda, qui a présidé la cérémonie officielle, a déclaré que cette journée est une occasion de communion avec les réfugiés vivant sur les sites actuels répartis sur le territoire national (Goudébou, Mentao et Sag-Nioniogo).
L’inaccessibilité de la voie Ouaga- Sag-Nioniogo
Il a en outre affirmé que le message du Burkina en cette journée est un message de solidarité, de paix parce que ce sont les conflits et les guerres qui sont à l’origine de toutes les situations dramatiques. « Le Burkina Faso reste fidèle à sa tradition hospitalière, généreuse et mettra tous les efforts qu’il faut avec le soutien de ses partenaires techniques et financiers, de la communauté internationale, des ONG et des associations, pour apporter toujours plus de bonheur aux populations qu’il accueille, et fera tout sur le plan diplomatique afin de continuer à œuvrer pour le retour de la paix et aussi pour faciliter et favoriser le retour des réfugiés dans leur pays d’origine », a confié le maître de la cérémonie.
Le représentant des réfugiés maliens, Mohamed Ag Mohamed Al Mouloud, s’est dit très touché par le regard de la communauté internationale et plus particulièrement par celui du gouvernement burkinabè qui se laisse interpeller par les souffrances de tous ces hommes, femmes et enfants. Ces derniers étant contraints de quitter leur pays, abandonnant tout ce qu’ils ont de plus cher pour fuir vers un lendemain incertain. « Certes, nous avons été contraints d’abandonner notre pays, mais nous ne sommes pas orphelins et nous nous sentons bien au Burkina Faso comme dans notre propre pays avant le début de la crise », a confié Mohamed Ag Mohamed Al Mouloud. Tout en remerciant leur hôte ainsi que le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), le responsable des réfugiés maliens leur a fait part des difficultés qu’ils rencontrent. Il s’agit, entre autres, du non-enregistrement de certaines familles nouvellement arrivées et ne bénéficiant d’aucune aide, de l’inaccessibilité de la voie Ouaga- Sag-Nioniogo, etc. La cérémonie a pris fin par une remise de vivres aux réfugiés, une remise d’un cadeau symbolique (un sabre) au ministre d’Etat, une visite de stands des réfugiés. Elle a également connu la présence d’une délégation de réfugiés burundais, rwandais, tchadiens, congolais vivant au Burkina Faso.