L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) a organisé, le mardi 18 juin 2013 à Ouagadougou, une journée de réflexion et d’échanges sur la corruption à l’endroit des agents du ministère en charge du commerce.
Dans le cadre de sa campagne de lutte contre la corruption, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) était face aux agents du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat le mardi 18 juin 2013. L’objectif était de les sensibiliser aux méfaits de la corruption afin d’éradiquer ce mal à terme. Pour le ministre en charge du commerce, Patiendé Arthur Kafando, les secteurs d’activités comme celui du commerce est un domaine dans lequel les transactions sont très fortes et sont sujettes à beaucoup de corruption. « Il est donc nécessaire que nous puissions sensibiliser l’ensemble de nos collaborateurs sur la morale mais aussi sur le fait qu’ils doivent avoir des comportements qui bannissent la corruption pour qu’aujourd’hui, l’Etat et les finances publiques puissent être préservés », a-t-il justifié. Il a souhaité voir dans le secteur du commerce et de l’artisanat des activités saines, des agents rigoureux qui ne sont pas corruptibles mais aussi qui ne favorisent pas la corruption au sein de l’administration. Quant au contrôleur général d’Etat, Henri Bruno Bessin, il a relevé que la corruption se manifeste avec plus de force dans les pays en développement et contribue à grever les ressources. « La corruption est considérée par les autorités politiques et administratives comme l’une des principales causes de la faible mobilisation des recettes fiscales et non fiscales du budget de l’Etat », a-t-il ajouté. En 2007, a-t-il poursuivi, la Banque mondiale estimait qu’entre 5 à 30% des coûts de construction des infrastructures sont perdus à cause de la corruption, endettant les pays en développement à hauteur de 18 milliards de dollars US chaque année. « Un autre rapport de la Banque mondiale en 2007 dénonce l’attitude corruptrice des fonctionnaires des pays en développement qui détournent par an entre 20 à 40 milliards de dollars US, soit l’équivalent de 20 à 40% de l’aide publique au développement », a-t-il déploré. Pour le contrôleur général d’Etat, le combat contre la corruption ne doit donc pas être perçu comme le combat des seuls dirigeants mais un combat collectif dont le succès déterminera positivement l’avenir de chacun et de tous. Pour M. Bessin, les signes sont encourageants au Burkina Faso. Il a cité entre autres la tenue des assises nationales sur la corruption en décembre 2012 et le classement de 2012 de Transparency international qui a révélé que le Burkina Faso a enregistré des progrès passant de la note de 30 à 38/100. « L’éthique et l’intégrité étant des facteurs essentiels au développement et à la paix, la lutte contre la corruption doit être permanente », a-t-il conclu.